la structure de l'âme
Lorsque dans la kabala nous parlons des principes, des sphères, ספירות, cela fait référence aux principes de la création. Le terme et la notion des sphères ספירות, est plutôt utilisé dans sa dimension cosmogonique au sujet de la création du monde. Nous allons expliquer ces principes universels par rapport à l'âme humaine. Au départ nous allons parler du "צלם" de "l'image" et du "דמות" "ressemblance". Dans la Genèse, il est fait référence que l'homme a été créé à l'image de D-ieu, בצלם אלוקים puis il est précisé qu'il a été créé selon la ressemblance divine בדמות אלוקים. Il y a donc l'idée de l'image et l'idée de la ressemblance. La notion d'image est mentionnée avant la faute de l'homme alors que la notion de ressemblance est évoquée après la faute de l'homme où l'expression employée n'est pas "créer" mais "faire". "il a fait l'homme selon sa ressemblance". Pour toutes les créatures que D-ieu a créé, il est employé le mot "dire" elles ont été créées par des paroles. Pour l'homme, il n'y a pas qu'une création mais aussi une transmission. Il transmet quelque chose de son être à l'homme. Il s'agit donc de la ressemblance et de l'image.
Nous allons parler d'abord de l'image, צלם, qui vient du mot "ombre", l'ombre de D-ieu. Certain commentateurs séparent la ressemblance qui fait référence au corps et l'image qui fait référence à l'âme. Il est certain que les versets ne parlent pas de forme alors de quoi s'agit-il? Le Rambam dans le guide des égarés nous met tous en garde sur l'anthropomorphisme et repousse l'idée de la forme, צורה lorsque l'on parle de D-ieu. Donc toutes les définitions sur D-ieu ne sont pas des définitions matérielles. Le Gaon de Vilna lorsqu'il parle de "צלם", parle du récit de la création, de la connaissance de la création. Comment D-ieu se révèle-il? Que connaissons nous de D-ieu si ce n'est ses oeuvres, ses créations alors que toute la création comme le dit le ramh'al n'est que la matérialisation de sa volonté parmi une infinité d'autres volontés. Ce qui se révèle de D-ieu n'est uniquement cette volonté créatrice, en d'autres terme " l'acte de la création". L'idée de l'image de D-ieu fait référence au plan de la création selon le Gaon de Vilna. D-ieu investi dans l'homme un plan une "puce électronique" par la création du monde, l'homme étant un microcosme. Le monde, l'univers étant un macrocosme et l'homme doit découvrir ce monde. En découvrant ce monde, il découvre D-ieu. L'image de D-ieu ne fait pas référence du tout à l'essence divine, du divin pur et de l'être suprême mais d'une pensée divine qui s'appelle "חכמת הבריאה" "plan de la création". D-ieu investi dans l'homme la possibilité de la connaissance. A travers la création, l'homme va pouvoir découvrir le plan divin, sa volonté. Et donc tous ceux qui veulent chercher, tôt ou tard vont découvrir D-ieu. Et même par les sciences tels que l'astrophysique et la microphysique l'homme pourra trouver la cause des causes. Mais en vérité cela va beaucoup plus loin, cette vérité de "l'image". Pour le Ramh'al, lorsque nous parlons de D-ieu, en aucun cas cela fait référence à l'essence de D-ieu donc de la nature de D-ieu mais uniquement de la volonté de D-ieu. Dans la volonté, il faut distinguer deux aspects: 1/ une volonté infinie 2/ une volonté limitée de la création, car une volonté qui a un but est automatiquement limitée. La première volonté n'a pas de but donc illimitée nous échappant mais celle qui se révèle est cette volonté de la création qui est pour le ramhal le retrait, du צימצום , de la restriction de l'infini. Cela ne veut pas dire la rétraction de D-ieu pour donner un espace à l'autre. L'acte de la rétraction d'après le Ari zal est le premier acte divin dans cette révélation de D-ieu car il ne s'agit pas d'un retrait, D-ieu ne se retire pas, il continu à combler tout l'espace, il n'y a pas un espace qui est vacant de lui et pourtant il y a une place pour l'autre. Cet espace pour l'autre est dans sa pensée. Cet espace n'est pas démuni de la divinité. Cet espace même où va se trouver tout l'univers que l'on appelle l'espace primordial, le חלל, où va se passer toute l'histoire de l'univers et de l'humanité. Il y a une âme à cet univers qui s'appelle l'homme. L'univers est comparé à un corps et l'âme de cet univers, c'est l'homme, c'estאדם qui peut donner des noms qui peut désigner et définir la nature. Le Midrash dit que D-ieu a donné à l'homme l'ordre d'appeler, d'ordonner à la création. L'homme définie selon son intelligence selon sa perception car il est l'âme de cet univers. L'univers est un corps avec une âme qui est l'homme qui correspondent à la volonté divine de la création mais cette création se présente sous une forme physique et matérielle et il y a maintenant autre chose à part cette création physique et matérielle, il y a un homme qui est l'intelligence, l'âme de tout cet univers. On comprend le Gaon lorsqu'il dit que l'homme est le plan de la création ou l'image de D-ieu "nous allons faire l'homme à notre image comme si l'homme avait créé le monde. Il y a des hommes qui ont définis le monde à leur manière tels que Einstein, Darwin et d'autres aussi qui chacun avait sa conception du monde mais à la fin lorsque l'homme comprendra exactement le mystère de la création alors il saisira la conscience de D-ieu, l'intelligence de D-ieu la sagesse qui s'appelle ni plus ni moins le צלם l'image. C'est ce que dit le Ari zal: le צלם se construit selon les trois lettres qui le composent: le צ correspond à l'intériorité de l'homme c'est-à-dire à son âme car la valeur numérique de cette lettre est 90 qui correspond aux 9 principes de la création les 9 ספירות , sphères. Les 9 principes divins par lesquels D-ieu a créé le monde et qu'il a insufflé à l'intérieur de l'homme. La création du monde ayant été matérialisée par les émanations de D-ieu qui s'appelle "sphères" "ספירות" mais pas des émanations comme la lumière du soleil mais plutôt comme l'émanation d'une présence qui d'après nos maîtres sont de l'ordre de dix qui correspondent aux dix sphères, ספירות qui sont les principes de la création car pour le Ramhal les sphères, ספירות ne seraient en aucun cas les attributs de la divinité. On ne peut rien lui attribuer car lorsque l'on parle de bonté de rigueur etc... on ne les attribut pas à sa nature, il s'agit de modalités que l'éternel a créées pour se rattacher, s'unir à cette création et à cette créature mais en aucun cas ces attributs tels qu'on les voit dans le Zohar, le Ari zal ou bien le Ramhal peuvent définir la nature de D-ieu ou même de l'idée de l'éternel. Il s'agit uniquement d'une volonté qui est liée à cette limite donc à ce but qu'on appelle la création et cette volonté qui s'identifie à dix attributs, à dix principes avec lesquels D-ieu a créé le monde et dirige celui-ci. D-ieu va les mettre dans l'homme, il va les investir dans l'homme, il lui donne l'instrument de la création. Et donc "vous serez comme D-ieu" c'est le serpent qui le dit. Les anges, dit le Midrash, se sont trompés sur l'homme, ils pensaient que c'était un autre dieu et les anges voulaient le servir puisque l'homme était capable d'obscurcir le soleil avec son talon, c'est-à-dire qu'il était capable de maîtriser le soleil, cette force que certains hommes en feront une divinité plus tard et donc l'homme est aussi appelé dieu non pas l'éternel mais plutôt dieu en tant que forces divines comme nous voyons que D-ieu est défini et dénommé "בעל הכוחות" "le maître des forces" et ce sont ces forces que D-ieu insuffle en lui, c'est-à-dire la connaissance de l'univers pour le maîtriser l'élever pour le transformer en éternité qui est la fin de la réparation. Et voilà que D-ieu invite l'homme pour être son associé dans ce projet qui est la réparation du monde afin d'avoir un plaisir avec lui, c'est-à-dire de se délecter et de s'unir. Dans les termes du Ramhal, le but de tout l'univers est cette unification de l'être terrestre avec l'être éternel.
Dans tout ce qui existe il y a une correspondance entre toute existence avec les sphères, ספירות. Celles-ci s'expriment à travers toute l'existence. Cette totalité de l'existence est "l'image de D-ieu" "צלם אלוקים". ce "צלם" est composé de trois parties qui sont intégrées au corps qui a un rapport entier avec le corps humain. Deux autres parties qui sont définies par le "ל" et le "מ" du mot "צלם" correspondent à une sorte d'aura selon la définition hindouiste, dans la kabbala, cela est appelé des "מקיפין" ce qui encercle, ce qui est au-dessus de l'homme. Il y a une partie de l'âme qui ne peut intégrer le corps mais qui n'est pas loin du corps et qui est l'essentiel de cette âme, elle n'est pas en nous mais elle est à l'extérieur de nous. C'est la raison pour laquelle pour que l'homme puisse atteindre une définition de ce qu'il voit et de ce qu'il réalise, il faut qu'il connaisse ce degré qui est au-dessus de lui. (C'est la raison aussi pour laquelle dans la méditation lorsque nous voulons connaitre et appréhender, il faut se rattacher à ce niveau de l'âme. Il y a lieu de méditer non pas à l'intérieur de soi mais à l'extérieur et au-dessus de sa tête). Ces deux degrés de l'âme s'appellent:
1/ "חייה" "la vie éternelle" qui n'est pas la vie par rapport à la mort car cette vie que l'on perçoit est une connaissance dans la dualité qui est le fait de ne pas mourir et mourir étant le contraire de la vie comme le fait de se rassasier est le fait de ne plus avoir faim et pour être rassasier, il faut avoir faim et donc toute cette compréhension est liée à cette dualité qui n'est pas la véritable connaissance. Cette connaissance est liée quelque part au "צ", à ce principe de l'âme qui est à l'intérieur de l'homme.
Ce principe extérieur qui est défini par la partie de l'âme appelée "חייה" qui est représentée par le "ל", est la vie en tant que vie que le roi David a definie " avec toi se trouve la vie" mais la vie en dehors de toi n'est pas la vie ce n'est que la ressemblance de la vie et toute notre vie n'est que dans la ressemblance car nous n'utilisons qu'un autre degré de nous-même, cette âme qui est à l'intérieur de nous et non pas l'âme qui est en dehors de nous. L'âme qui est à l'intérieur de nous ne peut nous faire comprendre que ce qui est au niveau de la relativité, une chose par rapport à une autre chose ,le bien et le mal, le noir et le blanc, le riche et le pauvre mais ce que l'homme peut comprendre de l'idée de ce monde sans son contraire ne peut se faire qu'avec ce degré qui est distinct de lui. Et seuls les prophètes, ceux qui savent s'élever au-dessus du corps en restant bien sûr dans le corps peuvent utiliser ce degré de connaissance qu'on appelle "חייה".
2/ Mais il y a un niveau encore plus haut, c'est le deuxième degré suprême qui s'appelle le "ם" du "צלם" qui correspond à "יחידה" "l'unité" qui d'après le Ari zal n'appartient qu'au Messie qui est l'âme la plus parfaite et qui capable d'intégrer et de relier tous les degrés de la connaissance mais aussi les degrés de tous les créatures.
Qu'appelle-t-on l'âme intérieure? Quel est le principe de l'âme? Il y a chez les philosophes dont Maïmonide un courant de pensée qui définie ce que l'on appelle l'âme nutritive . Lorsque l'on évoque l'âme humaine, il est fait référence à plusieurs couches de l'âme: Ce qui est à l'intérieur de nous s'adapte à nous, j'aime je hais etc...toutes ces idées ou toutes ces facettes, ces événements, ces vicissitudes du temps sont liés à des principes divins et ces principes se concrétisent à travers trois âmes: "נפש-רוח-נשמה". Le "נפש" correspond à l'âme animale appelée aussi "âme nutritive" ce qui donne la vie. Un enfant n'a pas besoin d'apprendre à manger, à boire, il crie et il boit de suite , c'est un réflexe. En vérité ce n'est pas un réflexe du corps. Il y a un degré de l'âme qui est très proche du sang et c'est ce que dit le verset:" car le sang est l'âme". L'âme animale est investi dans le sang humain, c'est-à-dire que ce réflexe ou cette volonté des choses naturelles que l'animal possède aussi (pour cela il est dit dans la Torah qu'il faut égorger l'animal le saigner complètement pour pouvoir le manger et aussi si tu ne veux pas qu'elle t'investisse, le sang est interdit car il conserve la trace de l'âme de cet animal). Quelque part l'homme est animal et ce depuis sa naissance mais il peut maîtriser ce côté animal à partir d'un autre degré de son âme qui s'appelle "רוח" qui est le second degré. Le Ramhal l'appelle "l'âme intellectuelle" qui a une fonction cognitive et qui est le siège de l'intelligence humaine. Il peut manger comme ne pas manger ce que l'animal ne peut faire car il n'a pas d'intelligence. C'est vrai qu'au départ l'homme ressemble à un animal mais en vérité l'homme possède une fonction que l'animal ne possède pas même si l'animal a une intelligence. Le Ramhal dit que pour l'animal c'est une intelligence naturelle minimale suffisante pour se reproduire, pour chercher à manger, pour vivre ou plutôt pour survivre. Toute son intelligence tourne autour de l'idée du nutritif, de la vie animale, la vie. l'homme aussi, ses pensées sont tournées vers ces pulsions de survie. Mais en vérité l'intelligence n'a pas été créée pour cela. l'intelligence naturelle n'est pas cette âme divine. Lorsque D-ieu a insufflé ce souffle de vie, cela fait référence à l'âme intelligence mais que l'homme a détourné et utilisée uniquement pour son bien-être physique mais il va y avoir aussi une oeuvre divine qui va se diffuser comme il est dit "la royauté terrestre est comme la royauté céleste" c'est-à-dire l'intelligence humaine même s'il ne recherche que son bien-être physique a inconsciemment en lui une intelligence divine. Cette idée d'instrument divin sont les sciences dans ce monde dit le Ramhal. Les sciences ont défini le réceptacle divin, pas le contenu, juste cette possibilité de contenir, La possibilité de réaliser quelque chose. l'ustensile étant la recherche de la loi qui nous amène au maximum à la connaissance de l'ustensile dans le principe universel. Dans ce principe divin, il y a une lumière divine mais il y a aussi l'instrumentation du divin, ce qui va permettre à cette volonté de se concrétiser, de se réaliser sous toutes ses formes. Le corps de l'homme a une relation avec l'âme nutritive et l'âme intelligente Ces deux parties de l'âme ont été construites par rapport au corps car le corps a précédé l'âme. Concrètement, d'abord il y a un corps puis il y a l'âme dans le corps, que ce soit l'âme nutritive ou l'âme cognitive, l'idée du corps précède puisqu'en fait le corps est très haut. Le Ramhal a compris le corps non pas comme quelque chose qui est "passagée" dans ce monde alors que Maïmonide voit le corps comme un chariot qui porte l'âme et qui par moment domine l'âme mais ce n'est pas un simple chariot ni un robot, c'est quelque chose de super intelligent. Cet instrument est le moyen de véhiculer la divinité. En tout ces deux parties d'âme, nutritive et cognitive sont liées au corps et donc à la vie. Un grand savant avec sa grande intelligence aura une intelligence du corps car ce corps en vérité n'est pas uniquement un corps mais aussi tout l'univers car tout l'univers est appelé "homme grand" "אדם גדול" qui a ses yeux, ses oreilles et dans les lois aussi de la nature il y a cette correspondance comme les sens et l'essence même qui échappent à tous ses chercheurs. Newton avait quand même cette sagesse de la divinité de retrouver et de rechercher l'éternel dans ce monde mais pour cela, il faut comprendre que le monde aussi est éternel. Lorsque l'on aura saisi cette connaissance, on deviendra alors éternel. Le monde devient alors éternel car la cause du monde est éternelle c'est-à-dire ce que nos sages appellent "עולם הבא" "le monde futur". car le "monde futur" n'est pas un autre monde qui est en dehors de ce monde mais c'est ce même monde qui devient éternel, cette connaissance de l'éternité et qui transforme le monde en éternité. C'est la partie de l'âme qui s'appelle "יחידה" qui est le plus haut niveau de la connaissance, c'est la connaissance du Messie. Et avec la Kabbala, il y a un dévoilement de cette connaissance de la "יחידה". Le Zohar lui-même révèle cette essence du monde de ce qu'on appelle la "יחידה" qui va se concrétiser dans un homme et qui va régner et amener toute l'humanité à D-ieu. Pour cela, la connaissance de la prophétie, de cet ordre au-delà du corps, est au-delà de ce qui se concrétise sous une forme "דמות" que l'on appelle le corps, la ressemblance. C'est pour cela que le Ramhal dit que la ressemblance n'a été mentionnée uniquement après la faute dans les versets. Ce n'est seulement après que l'homme ai décidé sa voie que l'on va parler de ressemblance mais il est vrai que cette ressemblance correspond à quelque chose de divin mais qui est incomplet c'est-à-dire qui est en évolution vers la perfection vers ce niveau que l'on appelle la Néchama, l'âme sainte, la troisième partie de l'âme qui rentre aussi à l'intérieur de l'homme puisque c'est elle qui insuffle à l'intérieur de lui. Après la faute ou plutôt après la dualité, c'est-à-dire après que l'homme ai choisie la voie de la dualité, de comprendre une chose par son contraire, et donc j'ai le bien et le mal le riche et le pauvre le mécréant et le juste mais au niveau de la "supra-création" qui est dans l'unité, il y a "l'homme" d'avant la faute. Concrètement, il y a un niveau de l'âme qui a quitté l'homme où le corps ne peut pas être utilisé pour accéder à la prophétie. Il parcourait 500 ans en un instant fait remarquer le Midrash, son parcours d'intelligence était de 500 années de jour et 500 années de nuit qui faisaient qu'une journée durait 1000 ans qui représente aussi le jour de D-ieu. Le parcours du monde, disent nos maîtres est de 500 ans. Cette durée est une notion dans la mesure qui correspond à la moitié d'une unité, de 1000. L'âme est à l'état de repos la nuit et à l'état dynamique le jour. Mais maintenant l'homme n'a plus cette connaissance de la lumière cachée qui pour la majorité des maîtres est dans l'autre monde mais pour les kabbalistes, elle est dans ce monde car l'autre monde est ici. Et donc, il faut apporter cette lumière et cette lumière cachée "אור הגנוז", est en fait le Zohar, la Kabbala. Et donc la connaissance de cette lumière est cette relation avec ce qui nous permet de percevoir autrement le monde ou plutôt de percevoir réellement le monde selon ce souffle, ces pensées divines. ( La lumière cachée a la même valeur numérique que "Ramhal" 278)
"נפש-רוח-נשמה" les trois degrés essentiels de l'âme, l'âme nutritive, cognitive et sainte. En philosophie l'âme sainte est appelée l'intellect "séparée" ou l'intellect "agent". Maïmonide l'appelle dans le guide des égarés "l'intellect agent qui est séparé de nous" "שכל הנבדל"car il n'est pas avec nous, il est le moteur de la création ce qui dirige la nature au-delà de la nature. Donc dans la nature on inscrit l'âme nutritive et cognitive mais cette partie d'âme suprême est séparée et c'est sur cette partie d'âme que nous allons plus nous attarder.
Dans tout ce qui existe il y a une correspondance entre toute existence avec les sphères, ספירות. Celles-ci s'expriment à travers toute l'existence. Cette totalité de l'existence est "l'image de D-ieu" "צלם אלוקים". ce "צלם" est composé de trois parties qui sont intégrées au corps qui a un rapport entier avec le corps humain. Deux autres parties qui sont définies par le "ל" et le "מ" du mot "צלם" correspondent à une sorte d'aura selon la définition hindouiste, dans la kabbala, cela est appelé des "מקיפין" ce qui encercle, ce qui est au-dessus de l'homme. Il y a une partie de l'âme qui ne peut intégrer le corps mais qui n'est pas loin du corps et qui est l'essentiel de cette âme, elle n'est pas en nous mais elle est à l'extérieur de nous. C'est la raison pour laquelle pour que l'homme puisse atteindre une définition de ce qu'il voit et de ce qu'il réalise, il faut qu'il connaisse ce degré qui est au-dessus de lui. (C'est la raison aussi pour laquelle dans la méditation lorsque nous voulons connaitre et appréhender, il faut se rattacher à ce niveau de l'âme. Il y a lieu de méditer non pas à l'intérieur de soi mais à l'extérieur et au-dessus de sa tête). Ces deux degrés de l'âme s'appellent:
1/ "חייה" "la vie éternelle" qui n'est pas la vie par rapport à la mort car cette vie que l'on perçoit est une connaissance dans la dualité qui est le fait de ne pas mourir et mourir étant le contraire de la vie comme le fait de se rassasier est le fait de ne plus avoir faim et pour être rassasier, il faut avoir faim et donc toute cette compréhension est liée à cette dualité qui n'est pas la véritable connaissance. Cette connaissance est liée quelque part au "צ", à ce principe de l'âme qui est à l'intérieur de l'homme.
Ce principe extérieur qui est défini par la partie de l'âme appelée "חייה" qui est représentée par le "ל", est la vie en tant que vie que le roi David a definie " avec toi se trouve la vie" mais la vie en dehors de toi n'est pas la vie ce n'est que la ressemblance de la vie et toute notre vie n'est que dans la ressemblance car nous n'utilisons qu'un autre degré de nous-même, cette âme qui est à l'intérieur de nous et non pas l'âme qui est en dehors de nous. L'âme qui est à l'intérieur de nous ne peut nous faire comprendre que ce qui est au niveau de la relativité, une chose par rapport à une autre chose ,le bien et le mal, le noir et le blanc, le riche et le pauvre mais ce que l'homme peut comprendre de l'idée de ce monde sans son contraire ne peut se faire qu'avec ce degré qui est distinct de lui. Et seuls les prophètes, ceux qui savent s'élever au-dessus du corps en restant bien sûr dans le corps peuvent utiliser ce degré de connaissance qu'on appelle "חייה".
2/ Mais il y a un niveau encore plus haut, c'est le deuxième degré suprême qui s'appelle le "ם" du "צלם" qui correspond à "יחידה" "l'unité" qui d'après le Ari zal n'appartient qu'au Messie qui est l'âme la plus parfaite et qui capable d'intégrer et de relier tous les degrés de la connaissance mais aussi les degrés de tous les créatures.
Qu'appelle-t-on l'âme intérieure? Quel est le principe de l'âme? Il y a chez les philosophes dont Maïmonide un courant de pensée qui définie ce que l'on appelle l'âme nutritive . Lorsque l'on évoque l'âme humaine, il est fait référence à plusieurs couches de l'âme: Ce qui est à l'intérieur de nous s'adapte à nous, j'aime je hais etc...toutes ces idées ou toutes ces facettes, ces événements, ces vicissitudes du temps sont liés à des principes divins et ces principes se concrétisent à travers trois âmes: "נפש-רוח-נשמה". Le "נפש" correspond à l'âme animale appelée aussi "âme nutritive" ce qui donne la vie. Un enfant n'a pas besoin d'apprendre à manger, à boire, il crie et il boit de suite , c'est un réflexe. En vérité ce n'est pas un réflexe du corps. Il y a un degré de l'âme qui est très proche du sang et c'est ce que dit le verset:" car le sang est l'âme". L'âme animale est investi dans le sang humain, c'est-à-dire que ce réflexe ou cette volonté des choses naturelles que l'animal possède aussi (pour cela il est dit dans la Torah qu'il faut égorger l'animal le saigner complètement pour pouvoir le manger et aussi si tu ne veux pas qu'elle t'investisse, le sang est interdit car il conserve la trace de l'âme de cet animal). Quelque part l'homme est animal et ce depuis sa naissance mais il peut maîtriser ce côté animal à partir d'un autre degré de son âme qui s'appelle "רוח" qui est le second degré. Le Ramhal l'appelle "l'âme intellectuelle" qui a une fonction cognitive et qui est le siège de l'intelligence humaine. Il peut manger comme ne pas manger ce que l'animal ne peut faire car il n'a pas d'intelligence. C'est vrai qu'au départ l'homme ressemble à un animal mais en vérité l'homme possède une fonction que l'animal ne possède pas même si l'animal a une intelligence. Le Ramhal dit que pour l'animal c'est une intelligence naturelle minimale suffisante pour se reproduire, pour chercher à manger, pour vivre ou plutôt pour survivre. Toute son intelligence tourne autour de l'idée du nutritif, de la vie animale, la vie. l'homme aussi, ses pensées sont tournées vers ces pulsions de survie. Mais en vérité l'intelligence n'a pas été créée pour cela. l'intelligence naturelle n'est pas cette âme divine. Lorsque D-ieu a insufflé ce souffle de vie, cela fait référence à l'âme intelligence mais que l'homme a détourné et utilisée uniquement pour son bien-être physique mais il va y avoir aussi une oeuvre divine qui va se diffuser comme il est dit "la royauté terrestre est comme la royauté céleste" c'est-à-dire l'intelligence humaine même s'il ne recherche que son bien-être physique a inconsciemment en lui une intelligence divine. Cette idée d'instrument divin sont les sciences dans ce monde dit le Ramhal. Les sciences ont défini le réceptacle divin, pas le contenu, juste cette possibilité de contenir, La possibilité de réaliser quelque chose. l'ustensile étant la recherche de la loi qui nous amène au maximum à la connaissance de l'ustensile dans le principe universel. Dans ce principe divin, il y a une lumière divine mais il y a aussi l'instrumentation du divin, ce qui va permettre à cette volonté de se concrétiser, de se réaliser sous toutes ses formes. Le corps de l'homme a une relation avec l'âme nutritive et l'âme intelligente Ces deux parties de l'âme ont été construites par rapport au corps car le corps a précédé l'âme. Concrètement, d'abord il y a un corps puis il y a l'âme dans le corps, que ce soit l'âme nutritive ou l'âme cognitive, l'idée du corps précède puisqu'en fait le corps est très haut. Le Ramhal a compris le corps non pas comme quelque chose qui est "passagée" dans ce monde alors que Maïmonide voit le corps comme un chariot qui porte l'âme et qui par moment domine l'âme mais ce n'est pas un simple chariot ni un robot, c'est quelque chose de super intelligent. Cet instrument est le moyen de véhiculer la divinité. En tout ces deux parties d'âme, nutritive et cognitive sont liées au corps et donc à la vie. Un grand savant avec sa grande intelligence aura une intelligence du corps car ce corps en vérité n'est pas uniquement un corps mais aussi tout l'univers car tout l'univers est appelé "homme grand" "אדם גדול" qui a ses yeux, ses oreilles et dans les lois aussi de la nature il y a cette correspondance comme les sens et l'essence même qui échappent à tous ses chercheurs. Newton avait quand même cette sagesse de la divinité de retrouver et de rechercher l'éternel dans ce monde mais pour cela, il faut comprendre que le monde aussi est éternel. Lorsque l'on aura saisi cette connaissance, on deviendra alors éternel. Le monde devient alors éternel car la cause du monde est éternelle c'est-à-dire ce que nos sages appellent "עולם הבא" "le monde futur". car le "monde futur" n'est pas un autre monde qui est en dehors de ce monde mais c'est ce même monde qui devient éternel, cette connaissance de l'éternité et qui transforme le monde en éternité. C'est la partie de l'âme qui s'appelle "יחידה" qui est le plus haut niveau de la connaissance, c'est la connaissance du Messie. Et avec la Kabbala, il y a un dévoilement de cette connaissance de la "יחידה". Le Zohar lui-même révèle cette essence du monde de ce qu'on appelle la "יחידה" qui va se concrétiser dans un homme et qui va régner et amener toute l'humanité à D-ieu. Pour cela, la connaissance de la prophétie, de cet ordre au-delà du corps, est au-delà de ce qui se concrétise sous une forme "דמות" que l'on appelle le corps, la ressemblance. C'est pour cela que le Ramhal dit que la ressemblance n'a été mentionnée uniquement après la faute dans les versets. Ce n'est seulement après que l'homme ai décidé sa voie que l'on va parler de ressemblance mais il est vrai que cette ressemblance correspond à quelque chose de divin mais qui est incomplet c'est-à-dire qui est en évolution vers la perfection vers ce niveau que l'on appelle la Néchama, l'âme sainte, la troisième partie de l'âme qui rentre aussi à l'intérieur de l'homme puisque c'est elle qui insuffle à l'intérieur de lui. Après la faute ou plutôt après la dualité, c'est-à-dire après que l'homme ai choisie la voie de la dualité, de comprendre une chose par son contraire, et donc j'ai le bien et le mal le riche et le pauvre le mécréant et le juste mais au niveau de la "supra-création" qui est dans l'unité, il y a "l'homme" d'avant la faute. Concrètement, il y a un niveau de l'âme qui a quitté l'homme où le corps ne peut pas être utilisé pour accéder à la prophétie. Il parcourait 500 ans en un instant fait remarquer le Midrash, son parcours d'intelligence était de 500 années de jour et 500 années de nuit qui faisaient qu'une journée durait 1000 ans qui représente aussi le jour de D-ieu. Le parcours du monde, disent nos maîtres est de 500 ans. Cette durée est une notion dans la mesure qui correspond à la moitié d'une unité, de 1000. L'âme est à l'état de repos la nuit et à l'état dynamique le jour. Mais maintenant l'homme n'a plus cette connaissance de la lumière cachée qui pour la majorité des maîtres est dans l'autre monde mais pour les kabbalistes, elle est dans ce monde car l'autre monde est ici. Et donc, il faut apporter cette lumière et cette lumière cachée "אור הגנוז", est en fait le Zohar, la Kabbala. Et donc la connaissance de cette lumière est cette relation avec ce qui nous permet de percevoir autrement le monde ou plutôt de percevoir réellement le monde selon ce souffle, ces pensées divines. ( La lumière cachée a la même valeur numérique que "Ramhal" 278)
"נפש-רוח-נשמה" les trois degrés essentiels de l'âme, l'âme nutritive, cognitive et sainte. En philosophie l'âme sainte est appelée l'intellect "séparée" ou l'intellect "agent". Maïmonide l'appelle dans le guide des égarés "l'intellect agent qui est séparé de nous" "שכל הנבדל"car il n'est pas avec nous, il est le moteur de la création ce qui dirige la nature au-delà de la nature. Donc dans la nature on inscrit l'âme nutritive et cognitive mais cette partie d'âme suprême est séparée et c'est sur cette partie d'âme que nous allons plus nous attarder.
La connaissance de cette âme nous permet la connaissance de notre corps mais aussi de le diriger, diriger nos événements et diriger ce qu'il y a autour d'eux non pas pour tromper mais pour arranger, pour réparer, c'est-à-dire être associer à l'éternel jusqu'à devenir à son image, pas seulement à sa ressemblance ( qui n'est pas lui exactement, qui n'est pas parfait). Avant la faute il n'y a pas de ressemblance (דמות) ,il n'y a que l'image
(צלם), la ressemblance n'apparaît que lorsque l'homme est déchu de son niveau et il doit alors atteindre le niveau parfait. Cette ressemblance fait que l'homme vit dans l'illusion et l'on retrouvera tout dans cet homme qui est appelé " אדם".
Alors qu'est-ce que "נפש-רוח-נשמה" ? Ces trois degrés correspondent à une même structure. Cette structure est le principe universel des sphères , des ספירות, les sphères étant les principes par lesquels D-ieu a créé le monde, dirige le monde. Mais ce sont les mêmes principes avec lesquels il défini le monde. En d'autres termes, la couleur blanche est un principe qui 'appelle dans la Kabbala le "חסד" "la bonté". Le rouge correspond au principe qui s'appelle "גבורה" "la rigueur". Le sang correspond à la rigueur, la graisse correspond à la bonté. Dans les yeux, il y a le blanc donc il y a aussi de la bonté mais ils peuvent devenir rouge aussi quand l'homme pleure, c'est la rigueur. Mais en vérité, cela va beaucoup plus loin. Les formes aussi tels que le triangle, le cercle, la nature des choses de ce monde correspondent aux sphères, aux ספירות. C'est ce que nous appelons "les principes universels". Il n'y a pas une chose en ce monde qui ne corresponde pas à l'une des sept sphères,ספירות et en vérité il n'y a pas grand chose il y a uniquement sept principes et une expression multiple de ces sept principes. Il y a des principes dans le comportement humain qui correspondent aux sphères, ספירות.
Les sept sphères sont six et une septième qui relie, c'est le cercle, la "royauté", la "מלכות". C'est ce qui intègre les six principes. Les six extrémités d'une étoile et la septième étant ce cercle qui relie ces six extrémités.
Quelles sont les forces de l'homme, ses principes? Il y a sept jours de la semaine et ces sept jours définissent non seulement la volonté de D-ieu mais aussi la concrétisation de cette volonté à travers les éléments qui ont été créé. Puisque l'homme correspond à toute cette création, donc nécessairement il contient les sept principes en lui.
Pourquoi sept, voici que le monde a été créé par dix paroles c'est-à-dire dix principes? En vérité, il n'y a que sept principes qui se révèlent et trois qui sont cachés, au-dessus de l'homme mais ils sont induis et intégrés dans la création mais ne se définissent pas de manière autonome alors que les sept autres principes ont chacune une réalité et une concrétisation dans la créature, dans les éléments de cette créature. Par contre les trois premières sphères sont aussi dans la nature mais leur origine est très haute et suprême. Puisque l'homme après la faute peut rendre profane, il faut alors distinguer le sacré sinon il va le souiller, le rendre profane jusqu'à un certain niveau et tout cela est après la dualité mais avant la dualité, tous ces dix principes étaient un. Le Ari zal dit que la brisure, à savoir la "catastrophe" est uniquement au niveau des sept principes seulement mais jamais dans les trois premiers car les trois principes ne sont pas tombés, ils sont restés à leur place dans leur ordre éternel. Mais il y a sept principes qui vont rentrer dans l'ordre du temporel et ce sont les sept sphères,ספירות. Et donc nous allons définir l'âme nutritive, cognitive et sainte selon le temporel, les sept principes concrets dans ce monde. Mais nous parlerons aussi de ces trois principes qui sont cachés mais qui ne sont plus cachés maintenant puisque par la Torah, la révélation "sinaïque" et même avant la Torah par H'anoch par Avraham déjà, il y a une révélation de cette sagesse "d'avant la faute" de la sagesse de l'homme tel que D-ieu l'a conçu. Mais le "second" homme, D-ieu l'a aussi conçu, ce n'est pas un animal mais il est en évolution et pour devenir cet homme parfait, D-ieu a envoyé des prophètes pour nous révéler cette voie de l'évolution, de la réparation de l'amélioration pour arranger cette structure pour la rendre éternel et c'est cela la jouissance puisque l'homme est né pour jouir de l'éternel. Ces sept principes sont entrés dans la temporalité et ce sont eux qui sont rentrer dans cette vicissitude du temps dans le bien, dans le mal. Ils pouvaient être tous bien ils pouvaient être tous mauvais selon l'un ou selon l'autre mais c'est cette structure qui est interpellée à être réparée donc ce sont les sept jours qui sont interpellés pour être un. Les sept principes de l'univers, les sept principes de la création sont les sept principes de l'homme. Pour donner un exemple de l'ordre de la ressemblance : il y a le bras droit le bras gauche qui sont les deux principes de bonté (la droite)et de rigueur (la gauche). "תיפארת" la beauté c'est l'harmonie c'est l'unification de la droite et de la gauche, c'est la symétrie la beauté se dévoilant par l'égalité, la symétrie, pas un plus grand que l'autre. Ce qui est beau est ce qui est symétrique, aucune différence entre la droite et la gauche, c'est l'harmonie entre la bonté et la rigueur. " תיפארת" correspond au thorax. "נצח" le quatrième principe correspond à la jambe droite la dynamique de l'homme ce qui marche, il avance il évolue c'est ce qui triomphe chez lui, ne s'arrête pas, s'il s'arrête, il meurt. " נצח" c'est une sorte d'éternité c'est une dynamique dans le cadre de cette éternité car nous sommes dans la ressemblance, on imite quelque chose c'est le pied droit. Le "אוד" c'est le pied gauche, l'exil, c'est la diaspora mais c'est aussi la souffrance, le malheur c'est aussi le pied qui flanche, à savoir que l'on ne peut plus continuer, c'est le contraire de la droite. Donc le "אוד" correspond d'une part à la pierre d'achoppement c'est là où l'on trébuche mais c'est aussi la gloire de l'homme. " אוד" "gloire" pour certain c'est la vanité c'est la recherche de la gloire, c'est l'honneur, le "כבוד" et d'autres recherchent réellement la véritable gloire, c'est faire connaître quelque chose de particulier mais entre les deux il y a un fil qui les sépare. Mais c'est ce qui fait trébucher l'homme, c'est là notre exil, l'exil individuel l'exil général mais l'exil universel aussi de la création, de l'exil du monde qui s'est exilé de D-ieu qui ne connaît pas encore D-ieu, le monde aussi, même le végétal et le minéral connaîtront D-ieu. Pour le moment le "אוד" domine très fortement. Il y a un principe chez nous qui estl"'auto-suicide" qui ne veut pas que l'on se réalise. c'est le "אוד", la jambe gauche et dans cette jambe s'exprime tous les problèmes de l'homme. le "יסוד" c'est le fondement. Chez l'homme c'est le principe géniteur qui correspond à l'entre-deux jambes un peu comme le plexus qui nous ramène à cette harmonie de la droite et de la gauche. Il y a aussi un principe qui crée, qui engendre c'est le "יסוד" le "fondement". Toute cette colonne centrale c'est-à-dire le plexus qui est le "תיפארת" et le principe géniteur qui est le "fondement" le "יסוד" correspondent à une colonne qui est le pilier. Donc le troisième principe et le sixième principe en vérité sont l'âme, le pilier, la centralité. Il y a le côté droit (bras et jambe) qui correspondent à la bonté et au triomphe. Le côté gauche (bras et jambe) correspondant à la rigueur et à la gloire et enfin on a le fondement.
Voici une idée qui relie ces six principes: l'évolution de l'homme. Le comportement au niveau de l'enfant. La première action de l'homme est le "חסד" la "bonté". Mais en vérité qu'est-ce que la "bonté"? Dans l'accomplissement de la bonté, il y a deux personnes, celui qui donne et celui qui reçoit car celui qui reçoit permet la bonté car sans receveur, il ne peut y avoir de bonté donc nécessairement la bonté est liée à celui qui reçoit, c'est pour cela que le bébé lorsqu'il naît, sa première action est "bonté". Il permet à sa mère de l'allaiter et lui de téter, le lait étant la "bonté", c'est la couleur blanche mais c'est aussi la vie. Cette action de demander pour l'homme se caractérise avec la "תאוה", l'envie. La première action de l'homme primordial, אדם הראשון. Au lieu d'utiliser la "supra-création" il a utilisé la création, c'est-à-dire le bébé, comme il est dit à propos de l'arbre de la connaissance. Il était un désir pour ses yeux, un plaisir pour les yeux. Donc ce qui l'anime est le plaisir et l'envie. S'il n'y a pas d'envie, il n'y a rien du tout.C'est le premier principe qui se dévoile dans l'homme. l'homme peut arriver à le réparer, par le fait de donner car s'il ne fait que prendre il devient une "écorce" une "קליפה", l'écorce de la bonté. Dans la Kabbala il est expliqué que la sphère a une écorce comme dans une orange, il y a le fruit et l'écorce. Le principe lui-même c'est "bonté" mais cela est à double tranchant comme dans la rigueur. Le patriarche Avraham est le premier homme et correspond dans la Kabbala au "חסד". Il y a sept bergers: Avraham, Itshak Yaacov Moshé Aharon Yossef et David. Avraham correspond au premier principe mais dans sa réparation. Pour qu'un David arrive, il fallait que six personnes viennent avant lui mais il fallait les sept pour exprimer et définir les sept principes divins de ce monde et de sa réparation. Mais dans chaque homme, il y a un Avraham un Itshak....un David. Avraham c'est "חסד" la bonté mais il répare la bonté en ouvrant sa tente à tous et même aux idolâtres aussi. Il leur ordonne de se laver les pieds où est collée l'idolâtrie, dépouillez-vous de vos saletés avant de rentrer mais il ne pouvait pas réparer les coeurs. Il fallait attendre quelqu'un d'autre. Cette bonté est au départ "envie" pour "recevoir" qui peut se transformer en "désir" pour "donner".
Le deuxième principe, la "גבורה" " la rigueur" c'est le jugement. Il y a un jugement qui déchire et un jugement qui construit. Isthak le second patriarche est lié à cette idée de "גבורה" mais ce second principe " le jugement" par rapport à l'enfant est la relation le "חיבור" le lien, le noeud. Dans l'enfant la relation s'établit avec sa mère. Au début, sa relation est avec le lait et maintenant il y a une relation humaine, il y a un être à côté de lui, sa mère, son père tous ceux qui l'entourent. Il est dans le principe de la relation. Il y a des gens qui peuvent rester jusqu'à 120 ans dans ce principe de la relation, à savoir qu'il n'y a rien d'autre que la relation.
Ceux qui dépassent la relation passent au troisième principe "תיפארת" la "beauté". Mais qu'est-ce que la beauté ? C'est le principe de l'autorité, la "אדנות". Donc après la relation, il faut s'imposer. Il y a ceux qui vont s'imposer. Naturellement il y a cette idée de s'imposer. Le patriarche Yaacov va s'imposer comme la famille d'Israël. Jusque là, nous sommes dans un certain universalisme. Avec Avraham et Itshak aussi et Yaacov va imposer quelque chose.Il impose une idée. C'est le patriarche qui est le plus au niveau de l'autorité. L'idée de l'autorité est la beauté de ce qui s'impose de suite. C'est ce qui retient notre regard alors que ni la bonté ni la rigueur ne peuvent retenir notre regard. Donc on peut mettre le roi dans ce principe d'autorité. Mais tout ceci n'est encore qu'au niveau du superficiel. Donc selon l'exemple du bébé, le processus est ainsi: première étape c'est le lait, la deuxième étape c'est la mère, la troisième étape c'est le père, l'autorité.
la quatrième étape est le "נצח", le Ramhal appelle cela le principe de la "construction". Si tu es l'autorité pour l'autorité, alors cela est une catastrophe, tu détruis tout le monde c'est une écorce, une "קליפה" ce sont les mauvais rois et il y a plus de mauvais rois que de bons rois dans toute l'histoire et même en Israël car ils voulaient l'autorité pour l'autorité. Alors que l'autorité pour la construction est un passage, il faut continuer, "נצח" c'est la dynamique du pied droit c'est-à-dire lorsque l'autorité a un but constructif, alors celle-ci va créer une dynamique dans cette évolution. Mais attention, cela peut devenir une idolâtrie, un pouvoir pour contrôler. Chez l'homme il y a ce principe de contrôler les autres, de subjuguer les autres, de les soumettre. On a tous ce principe de "נצח" en nous, de vouloir triompher de l'autre, de gagner sur l'autre, avoir raison.
Mais tout le monde s'arrête avant le cinquième principe qui est le plus merveilleux, c'est le principe de l'ascèse, l'isolement intérieur, c'est le cohen gadol lorsqu'il rentre dans le saint des saints qui est notre intériorité, c'est rentrer dans le sacré. tous les quatre premiers principes restent dan l'âme nutritive. Le cinquième principe est de quitter ce corps pour retrouver le corps. C'est vrai que le cinquième principe est l'ascèse, c'est le Nazir celui qui se sépare. Le Ramhal dit que chaque personne, chaque jour, doit rester seul un moment. Dans la "voie des justes" le Ramhal parle de l'isolement comme d'une analyse. Ce n'est pas une séparation pour se séparer mais pour analyser le fondement du monde qui est le sixième principe, afin de passer au sixième principe car l'ascétisme n'est pas un idéal, c'est une étape que chacun doit traverser, expérimenter ce moment où il est seul. Le verset explique ainsi:" et Yaacov est resté (s'est retrouvé) seul". Cette traversée du fleuve c'est-à-dire se dépassement de soi et rentrer dans cet au-delà vers l'âme sainte mais ce n'est pas encore l'âme sainte car celle-ci se révèle avec le fondement.
C'est quoi le fondement, le "יסוד"? C'est le principe géniteur du monde. C'est un voyage que l'homme fait et qui va dominer son âme nutrive cognitive et aussi son âme sainte qui est dans son corps très limitée qu'il ne faut pas dédaigner parce qu'il y a aussi dans les sphères même les plus basses le divin alors il y a un "אוד" qui est le véritable passage de l'égo au soi. C'est le passage où l'homme retourne vers lui-même, il devient lui-même mais ce n'est pas encore lui-même, ce n'est qu'un passage car c'est un moment qui est comme un exil c'est pour cela que le Ramban l'appelle le cinquième millénaire, c'est le millénaire de l'exil parce que aussi l'histoire est dirigée par ces principes. Il y a un principe où tout le monde est bête comme des animaux où l'on ne veut que téter et que prendre et ceci dans la globalité de l'humanité. Et là, nous arrivons là ce sixième principe, ce sixième millénaire mais au niveau de l'être humain, c'est lorsque l'homme n'a plus besoin de rien, une sorte de mort, comme cette traversée du fleuve de Yaacov car il faut vivre la mort touts les jours qui n'est pas la mort en fait mais la perception de la véritable vie car la mort n'est pas une abnégation mais un retour car il y a quelque chose qui occulte l'essence. Nos sens occultent notre essence et donc il faut un moment donné arrêter ce règne du multiple, ce règne des sens pour donner une liberté à l'âme de s'exprimer et c'est cela la prophétie car nos maîtres disent qu'un prophète tombe à terre et arrive à un état proche de la léthargie où il ne contrôle plus son corps et là, il commence à parler mais ce n'est plus une parole qui procède des vicissitudes du temps, de son expérience de la vie. Il reçoit, c'est l'ange qui parle.
cours du Rav Mordéch'aï Chriqui
La structure de l'âme humaine: 2 ème partie
Nous allons parler de la structure de l'âme humaine en comparaison avec la structure de l'univers.
Nous avons déjà parlé dans le premier cours des sept sphères ספירות inférieures ou des sept principes inférieurs qui composent cette structure que l'on appelle la structure révélée de l'âme humaine. Les kabbalistes traitent les sphères sous toutes formes et en principe elles sont comprises comme les principes, les forces, les émanations par lesquelles l'éternel va créer le monde mais aussi diriger, va conduire le monde. Lorsque nous parlons du monde cela fait référence à l'univers mais aussi au microcosme qu'est l'homme qui est un petit monde qui renferme ce qu'il y a dans l'univers. Ce sont les principes de la création, de la direction divine mais ce sont aussi les principes du comportement humain, les principes qui permettent à l'homme aussi de conduire sa vie, de percevoir ce qu'il y a autour de lui. Le Gaon explique l'expression du verset de la création de l'homme :" בצלמינו" "à notre image" il s'agit de l'image de la création, du récit de la création, les principes par lesquels D-ieu crée le monde sont investis dans l'âme humaine. Ce qui a dans la création se trouve synthétisé dans cette âme humaine. C'est cela en fait l'image de D-ieu, la volonté de la création. Il s'agit bel et bien d'une conception de toute la création, du plan de la création qui permet à l'homme de percevoir à son tour cette création, de se rapprocher de cette création, de se rattacher à la création, d'analyser cette création, de réparer aussi plus tard cette création et de participer donc à l'évolution de cette création.
L'âme humaine est subdivisée en deux grandes parties: la première partie à l'intérieur du corps et qui fait partie du corps, il s'agit donc de l'âme nutritive, de l'âme cognitive et de l'âme sainte
"נפש-רוח-נשמה", que l'on peut appeler "âme intérieur" et il y a une âme à l'extérieur de l'homme que l'on appelle l'intellect séparé "השכל הנבדל", ou l'âme séparée ou bien "intellect agent". Les trois parties de l'âme qui sont à l'intérieur de l'homme font partie de l'homme et cette partie de l'âme qui est séparée fait partie d'une âme qui permet de percevoir au-delà des sens. La perception des sens est liée à cette âme intérieure. Cette âme intérieure est structurée selon les sept principes inférieurs de parmi les 10 émanations avec lesquels D-ieu a créé le monde. Car ces 10 principes se subdivisent en sept et trois. Les sept principes inférieurs correspondent aux sphères, ספירות, en rapport avec cette âme intérieure par lesquels, avec lesquels elle se comporte et les trois principes supérieurs sont au-dessus de l'entendement, au-dessus de la perception des sens, est ce qu'on appelle l'"âme divine" ou "l'intellect séparée".
Comment cette âme intérieure se subdivise? Comment est-elle structurée? Les dix sphères, les dix principes qui font donc toute l'existence, toute la réalité que nous percevons sont composés de sept principes inférieurs et trois supérieurs. Les sept inférieurs sont représentés par les sept jours de la création car il y a une révélation au niveau des sept jours ou des sept planètes...cette notion de sept, on la retrouve aussi dans la réalité de tous les jours. L'âme que l'homme utilise dans son comportement est seulement en adéquation avec les sept principes inférieurs qui sont
"חסד- גבורה- תיפארת- נצח- הוד- יסוד- מלכות" "bonté-rigueur-beauté-éternité-gloire-fondement-royauté". Les trois supérieurs que l'on appelle "ח-ב-ד", "חכמה- בינה- דעת" et aussi le "כתר" la "couronne" qui sont reliés bien sûr à ces sept principes ont leur place en dehors du corps. Ces trois sphères s'inscrivent aussi au niveau du cerveau: l'hémisphère droit, l'hémisphère gauche et le cervelet pour exprimer "חכמה- בינה- דעת" "la connaissance, le discernement et la sagesse ou bien l'expérimental" bien sûr qu'ils sont reliés aux sept sphères inférieures mais leur place ou leur niveau est au-dessus du corps et ne rentrent pas à priori dans le corps et qui peuvent correspondre à ce que le Ari zal défini comme "חייה" et "יחידה" qui sont de l'ordre de la vie éternelle ou l'âme éternelle ou l'âme divine.
Nous allons expliquer tout d'abord les sept principes inférieurs que tout homme peut expérimenter, voir et concevoir.
Le premier principe est appelé selon les Mékoubalim " "חסד"la bonté". En vérité, que signifie la bonté? C'est un désir, désir de donner, un désir d'offrir, d'octroyer quelque chose que l'on possède. Mais nous allons voir que le premier homme dans son évolution, son premier acte n'a pas été un acte de bonté mais plutôt un désir de prendre. Le verset dit: "le fruit était un désir pour les yeux"
Le premier principe est appelé selon les Mékoubalim " "חסד"la bonté". En vérité, que signifie la bonté? C'est un désir, désir de donner, un désir d'offrir, d'octroyer quelque chose que l'on possède. Mais nous allons voir que le premier homme dans son évolution, son premier acte n'a pas été un acte de bonté mais plutôt un désir de prendre. Le verset dit: "le fruit était un désir pour les yeux"
"תאוה לעניים", cela est un acte de désir ou plutôt d'envie, c'est le principe de l'envie. Celui qui définit réellement le " חסד" c'est le patriarche Avraham, il donne il construit une tente en plein désert pour permettre à tous ceux qui le désirent, de rentrer chez lui. Tous les patriarches expriment un principe comme il est dit:" ils sont le char céleste", ils sont eux-mêmes les principes du chariot divin. Ils expriment le divin dans ce monde et donc Avraham exprime la bonté. Dans chaque principe, il y a un double aspect, il y a un aspect dans la lumière et un autre dans l'écorce, dans la קליפה". Il y a dans chaque principe l'aspect noble du principe et l'aspect ténébreux qui est son écorce. Dans le désir, effectivement, il y a un désir de donner mais il y aussi un désir de prendre. Le désir de prendre, d'arracher, c'est le principe de l'envie qui correspond donc à l'écorce de la "bonté". Chez Avraham avinou, nous voyons qu'il a un enfant qui s'appelle Yishmaël et qui correspond le plus à son père. Itshak est un autre principe , c'est le principe de la " גבורה" de la rigueur. Par contre Yishmaël correspond plus au principe du " חסד" mais on voit que c'est un חסד qui est intéressé. Ce n'est pas un acte pur, לשמה, à savoir qu'il donne pour recevoir. (le fait de donner procure un plaisir sensitif) là aussi nous restons dans l'écorce du principe.
Ce qui a été créé le premier jour par D-ieu est le אור, la lumière. L'homme est corrompu par la perception des sens et donc il converti cette lumière. Pour cela, la première action du premier homme n'est pas de propager comme D-ieu, cet épanchement de la lumière qui est cette lumière cachée, אור הגנוז, la lumière éternelle mais plutôt d'arracher, de porter vers lui ce qui existe, ce qui est à l'extérieur de lui afin de le ramener vers lui. Ce que l'on appelleתאוה לעניים, ce plaisir ou cette envie pour les yeux, cette convoitise. Le Ramban explique que les deux premiers millénaires, le monde se comporte comme les animaux. Ils sont appelés "תוהו" c'est le désordre car chacun veut prendre, s'abreuver de cet envie et tout le monde vit de cet instinct jusqu'à la sortie d'Egypte. Dans cette lumière que D-ieu diffuse, il y a cette bonté et surtout ce principe du désir que l'on voit aussi chez le bébé. Le premier acte du bébé est de téter le lait qui est blanc. Dans la Kabbala, c'est le symbole du חסד, cela correspond exactement à la bonté. La couleur blanche correspond à la bonté mais aussi à l'envie au désir. Le blanc a une capacité de recevoir comme l'iris de l'oeil qui est entouré de blanc et qui attire. Le אור la lumière de la création est liée à la vision mais c'est un autre concept de la lumière avec laquelle le premier homme voit du début jusqu'à la fin. Avec cette lumière qui est le principe même de la bonté, il perçoit tout et en même temps mais uniquement quand elle est perçue dans sa perfection car sinon elle est perçue dans ses différentes autres facettes, elle est perçue comme le lait, elle est perçue comme envie, comme désir.
Itshak cesse de téter et représente, définie déjà un autre degré qui est celui de la "גבורה", de la rigueur. Que signifie la " גבורה"? Ce n'est ni justice ni rigueur tel qu'on l'entend. Car il faut interpréter les principes en vérité. Les définitions ne suffisent pas. Pour comprendre la rigueur, il faut rapporter plusieurs exemples. Le second jour de la création, D-ieu crée le ciel. C'est quoi le ciel? Le Midrash explique que le terme "שמים" "ciel" est composé de deux mots: "אש" "feu" et "מים" "eau", c'est l'union de deux choses antagonistes, l'eau et le feu mais c'est quand même une union, il faut une rigueur pour atteindre une union et surtout quand elle est l'union de deux choses antagonistes. Ce même jour a été créé le firmament, les eaux au début remplissent tout et D-ieu a fait un firmament pour séparer les eaux d'en-haut et les eaux d'en-bas. Il y a dans la rigueur la notion de séparation, la division, la dispute, la confrontation, la "מחלוקת",
le "גהינם", l'enfer car dès qu'il y a deux personnes, il y a relation ou division. C'est le principe de la relation qui peut être bonne ou fallacieuse, union ou séparation mais c'est une relation. Le firmament lui-même n'est pas là seulement pour séparer, il est là aussi pour unifier. Dans le Zohar, il est expliqué qu'il y a le צדיק, le juste qui relie aussi les eaux supérieures aux eaux inférieures, le ciel et la terre. Mais le firmament c'est aussi la division, la מחלוקת. Il y a un Midrash qui explique que lorsque korah' et son assemblée se sont opposés à Moshé, ils ont apporté des encensoirs et à la fin, Moshé les a fondus pour en faire des plaque de bronze pour recouvrir l'autel des offrandes et donc faire un acte d'unification. Korah a utilisé ce principe de la rigueur pour le mal, pour se séparer, pour diviser. Le mot " מחלוקת" vient du mot "חלק" une part, diviser pour prendre une part. La relation fait que l'on peut donner sa part mais aussi prendre une part. "Donner" c'est "s'unir" mais "donner" peut aussi vouloir dire "prendre" comme dans un mariage, l'homme donne la bague pour prendre la femme, c'est l'écorce de la rigueur.Dans la קליפה de la גבורה il y a cette notion d'attraper, d'arracher de l'autre et donc la notion de mort qui est aussi liée à la גבורה. La loi lorsqu'elle est appliquée à l'extrême, est la קליפה, l'écorce même, l'éloignement. On voit que Itshak est le symbole même de l'union parfaite. Il n'a qu'une seule femme par rapport aux autres patriarches. Il est écrit à son propos:" et il l'aima" alors que chez les autres patriarches, il n'est pas employé ce terme d'amour car il y avait une union parfaite entre lui et Rivka. Dans l'écorce de la rigueur, il y a la mort mais aussi il y a le rouge qui correspond à la couleur de la גבורה car le sang est une matérialisation de la גבורה.Il y a une multitude de concepts et d'éléments dans le comportement humain liés à laגבורה. La seconde action chez l'enfant après avoir téter le lait qui correspond au חסד, est la relation avec sa mère et le début de la parole, il s'agit d'une relation qui commence. Après l'envie, il y a la relation. Tout ce que nous disons ne sont que des modalités, la sphère est au-dessus de tout ce que nous pouvons dire. Et donc on peut l'appréhender dans le premier homme, qui après avoir matérialisé l'envie, חסד, s'est uni à sa femme, גבורה. IL y a une union pour l'homme après la faute, après la קליפה du חסד. La faute est liée à l'envie qui est la première étape. La seconde étape est l'union du premier homme avec sa femme.
Troisième principe: תיפארת, la beauté, la symétrie car qui dit beauté dit symétrie entre la droite et la gauche et תיפארת serait l'axe central. Il n'existe pas mais en fait c'est une synthèse des deux premiers principes. Si je dessine deux oreilles sur un même plan et sur un même axe sans aucune différence, une symétrie apparaît , c'est la beauté. Des deux yeux qui sont dans un axe symétrique, émanent une beauté, le nez effectivement c'est la beauté car il est dans cet axe central et qui correspond à ce troisième œil à ce תיפארת par rapport au visage. Dans le corps humain, cela correspond au plexus entre les poitrines. Si les Kabbalistes mettent le חסד dans le bras droit et la גבורה dans le bras gauche, alors תיפארת c'est le corps qui est la beauté. Car les bras ne sont pas la beauté. C'est le corps qui fait la synthèse de la droite et de la gauche qui dégage la beauté. Cela est une définition sèche et technique.
Si Avraham correspond au חסד, Isthak correspondant à la גבורה, Yaacov lui correspond àתיפארת. Que signifie תיפארת? De quelle beauté s'agit-il ici? En fait c'est une synthèse entre ni beauté ni rigueur. On voit que Yaacov continue la voie de Avraham. Il se trouve que le jour où Yaacov a acheté le droit d'aînesse à Essav, c'était le jour de la mort de Avraham avec ce plat de lentilles pour dire qu'il se rattache à ce concept, à ce principe de Avraham et aussi pour dire qu'il y a un acte de rigueur et d'attachement en même temps, rigueur et relation. En fait Yaacov pour simplifier, est le père. Si la גבורה correspond à la mère, Yaacov c'est le père, "הבחיר שבאבות". Il est appelé "le principe même" ou "le choix" ou "l'élu" des pères car il dirige la famille:
"בית יעקב" "la maison de Yaacov". Il est la figure du père. Que connaissons nous de la relation de Itshak en tant que père avec ses enfants? Uniquement l'événement sur les bénédictions alors que Yaacov lutte avec ses enfants, il leur reproche leur comportement et les enfants lui reprochent aussi son comportement. Il reproche à ses enfants de faire la zizanie et eux de préférer l'un par rapport aux autres. Nos maîtres disent qu'un homme ne doit pas préférer un enfant plus que d'autres à cause de ce qu'il s'est passé avec Yossef. Donc ce rôle de père avec ses enfants, d'autorité en tant que אדון, maître, s'exprime chez Yaacov et cela correspond dans la création à la terre au moment où les eaux se sont réunies. La terre lorsqu'elle révèle sa nature, révèle cette beauté, une maîtrise extraordinaire dans sa complexité. Elle correspond au תיפארת, à la beauté, au pouvoir d'autorité.
Pour atteindre ce degré de relation, il faut passer d'abord par "חסד", désir ou envie qui est saקלחפה, et la relation. Alors le degré supérieur qui est celui de l'autorité donc la distinction, se matérialise. On voit que Yaacov a cette qualité de distinction que l'on ne trouve pas chez Ysthak et même chez Avraham. (qui ne savaient pas faire la différence entre leur deux fils). Yaacov qui est תיפארת, se distingue, cette autorité le distingue. ( il fait la distinction entre Yossef et ses autres fils). Yaacov donc correspond à la terre, à l'ordre et au principe de la אדנות, la royauté, laמלכות, la תיפארת étant "אדון על כל הארץ", "maître sur toute la terre".
Le quatrième principe est "נצח", "triomphe" ou "victoire" et correspond à Moshé notre maître. Le Ramhal met "הבנים", les "enfants" dans le " נצח". C'est-à-dire le fruit, la construction. Pour quelle raison la construction est liée au " נצח" pour le Ramhal? Nos maîtres disent que l'enfant est la jambe ou la progéniture et la continuité de son père, c'est le principe qui continu, il ne s'arrête pas et cela nous rappelle l'essence même du concept de " נצח" qui veut dire la victoire mais aussi l'éternité, continuer quelque chose c'est ne pas s'arrêter. Grâce aux enfants, à la progéniture, l'homme a une continuité. Dans la terre, l'arbre étant " תיפארת" et les fruits " נצח" et ce qui permet la victoire, le " נצח" est symbolisé par beaucoup de choses tels que les enfants, les fruits, la guerre l'épée...mais dans le comportement humain on peut le définir comme principe de construction. Chez le premier homme, c'est Caïn et Abel qu'il va donner au monde. Le " נצח" au niveau du peuple d'Israël, d'après le Ramban est la construction des deux temples, construction de l'édifice d'Israël, le pôle de toute la création. Mais ce נצח ne continue pas, il est interrompu par l'exile. Le Ramban fait correspondre l'exile avec le "הוד" car ce sont les mêmes lettre que le mot "דוה" qui veut dire "exiler" c'est la femme en état d'impureté qui se retranche, s''éloigne. L'assemblée d'Israël est éloignée. Ce principe dans l'âme humaine est une étape.L'homme un moment dans sa vie doit avoir cette retraite, se séparer après avoir construit pour pouvoir atteindre le principe du "יסוד" la souveraineté, le principe de fondement. Et pour cela, il faut passer par une étape qui s'appelle l'"exile".
Le Ramac dans son livre intitulé "la jambe (gauche) de Yaacov" explique que lorsque Yaacov traverse le fleuve appelé "יבוק"," Yabok", il se confronte à un esprit, un ange. Il reçoit un coup sur la hanche gauche car c'est la gauche qui exprime la détérioration. Ce pied gauche correspond à quoi? Le pied droit נצח correspond à la marche en avant, à la traversée, au fruit, ne pas stagner alors que " תיפארת" seul, c'est l'autorité pour l'autorité, le fascisme mais après l'autorité, il y a une construction, c'est le " נצח" qui perpétue quelque chose alors que le " הוד" arrête cette construction. C'est ce qui s'est passé pour Yaacov avinou, dans sa marche, dans son évolution vers la terre d'Israël, il met ses femmes, ses enfants d'un côté et il traverse seul le fleuve de Yabok. C'est vrai que chez nos sages, ce fleuve de Yabok est lié à la mort, avec la "גבורה", la "relation" mais ici cela représente réellement la séparation, l'exile. Mais הוד littéralement c'est la gloire! En fait c'est dans l'isolement et la séparation que se dévoile la gloire. Il se distingue ou plutôt il s'identifie. C'est la singularité, le principe même de la singularité. Dans sa dispute, l'ange lui dévoile que son essence, son nom n'est pas Yaacov qui veut dire "sur les traces de Essav, quelqu'un qui imite, allant tout le temps après Essav, après la modernité, après l'occident. À un moment donné, il se sépare de tout cela alors se dévoile sa vraie nature son vrai nom "Israël" c'est la tête et non les traces. "Yaacov" veut dire les "pieds", les "traces".Israël c'est la "tête" de D-ieu dans ce monde. C'est aussi le grand prêtre qui rentre dans le saint des saints tout seul et qui doit se confronter à la mort ou plutôt se surpasser pour passer dans une autre vie, pour porter la véritable vie aux enfants d'Israël. Le grand prêtre est attaché par une chaîne. S'il a une pensée qui se distingue du sacré un seul instant, il meurtet puisque personne ne peut le récupérer dans le saint des saints, il est tiré par cette chaîne qui est attachée à son pied. Donc, il sait qu'il peut mourir, il marche sur une lame très très fine et pourtant c'est lui qui apporte la vie.
" הוד" c'est le renouvellement de la vie, c'est l'inauguration de la vie intérieure. La traversée du Yabok dit le Ramac est la plus belle traversée de l'homme dans ce monde. Par cette traversée, il se transforme, d'un homme soumis comme Yaacov à sa nature, à ses sens, par le principe " הוד" et cette traversée de Yabok, il se rattache à une nouvelle vie. C'est vrai que dans le Midrash, le fleuve Yabok représente des choses très lugubres car l'âme lorsqu'elle quitte le corps elle traverser Yabok, le Midrash expliquant que cette traversée de Yabok est la dernière traversée de l'homme dans ce monde. Mais il y a aussi cette idée qu'en restant dans ce monde, il y a une traversée ou plutôt un surpassement de la peur liée à la mort. C'est seulement le grand prêtre, le " הוד", celui qui est capable de s'unir avec D-ieucomme Ben Azaï qui est mort après être entrer dans le jardin divin. Rabbi Akiva a dit sur lui que sa mort était précieuse aux yeux de D-ieu. Car la mort de Ben Azaï correspond en fait à la mort de son ego. Le Ramhal explique que seul celui qui est capable de traverser la mort comme Ben Azaï est capable de rencontrer le principe du juste c'est-à-dire le principe du "יסוד " qui amène à cette âme qui est l'âme séparée ou l'âme divine ou l'intellect agent dont parle Maïmonide.
C'est par cet ascétisme du " הוד" de la part de l'homme que le Ramhal rapporte dans "la voie des justes" où il décrit l'homme devant expérimenter au moins une demi-heure par jour le fait de se séparer de tout ce qui l'entoure là où il se trouve pour faire comme une sorte d'analyse que nos sages appellent "חשבון הנפש" non pas pour se séparer mais plutôt pour évoluer dans son נפש, dans son âme même. En fait cette analyse, cette traversée est une perception de la vie telle que l'essence de notre être la perçoit pour devenir comme le grand prêtre qui se trouve dans le saint des saints qui est pour l'homme l'âme divine que nous n'avons pas encore rencontrée. C'est ce voyage qui lui permet d'accéder à cette possibilité d'atteindre l'âme divine. Le Ramban pose une question: pourquoi le " הוד" correspond à "דוה"? Nous comprenons maintenant que l'exile est une solitude par laquelle nous allons découvrir nos capacités. Toute la Torah orale, le Talmud Bavli, le Talmud Yérouchalmi, le Zohar.......n'a commencé que grâce à l'exile. Avant l'exile, nous sommes dans le temple, il y a les prophètes, ce qu'ils reçoivent, ils nous le donnent, personne n'ajoute et personne ne dit rien. Mais grâce à l'exile , on dévoile un autre cheminement, l'analyse personnelle, le dévoilement de soi, d'Israël. Cette aspect merveilleux de l'exile est grâce justement à cette traversée du Yabok. Alors que Yaacov le traverse pour monter en terre d'Israël, nous, nous le traversons pour aller de l'autre côté sans savoir où nous allons, nous ne réalisons pas encore ce passage qui est celui de la souveraineté.
La Torah ne se révèle que dans le désert. Pourquoi? Car dans le désert, מדבר, on peut entendre le "מדבר" D-ieu qui parle mais il faut un désert "celui qui s'est fait lui-même comme un désert" celui qui s'est rendu comme un désert, alors peut entendre la voix divine qui est en lui. Être dans le désert s'explique par la qualité de l'humilité, un niveau où tout le monde peut te marcher dessus sans que tu ne dise rien. D'après notre explication, il faut atteindre ce vide pour entendre la voix et la voie intérieure. La voix avec un x c'est-à-dire que la voix ne peut être perçue que si l'on arrête et l'on occulte la première partie de notre construction qui est jusqu'àu quatrième principe, c'est-à-dire jusqu'aux fruits car jusque là c'est l'évolution de l'être humain classique. Mais tout le monde s'arrête là et il y en a même qui s'arrêtent dès le troisième principe, dans l'autorité comme les directeurs de banque ou d'entreprise car bien qu'ils évoluent dans cet univers, que font-ils après? Et cela est peut-être la résultante de la crise de l'occident car après la construction, que fait-on? Soit on retombe dans la vie qui est l'opposée de "נצח" en rentrant dans l'écorce du "חסד" ou bien il y a un cheminement, une évolution. Yaacov a construit une grande famille jusqu'à ce que lavan son beau-père signifiant le "blanc", le "חסד" affirme que les enfants de Yaacov sont ses propres enfants issus du " חסד", de l'envie, donc retour à l'écorce du "חסד ". Mais après que faut-il faire? Il faut partir et si quelqu'un s'arrête c'est fini, il meurt. Ici effectivement le passage c'est la mort. C'est le "הוד" quand il n'est pas la gloire réellement. La véritable découverte de l'homme c'est lorsqu'il surpasse la mort car la vie continue même après les enfants, même après la retraite, ce qu'il y a après toute cette construction, c'est l'exile mais c'est un exile qui n'aboutit pas comme chez les ascètes de l'Inde à la séparation et au renoncement à ce monde.
Le juste est celui qui revient avec ses frères. Yossef est rentré dans cette dimension que l'on appelle l'exile, il est dans le puits mais après, il devient souverain. Le principe de la souveraineté est là où l'homme ne demande plus rien et au contraire il devient le pourvoyeur. Yossef va devenir celui qui va nourrir le peuple d'Israël dans l'exile, celui qui donne la vie.
Le "יסוד" correspond à yossef, au principe géniteur non pas la procréation puisque procréer c'est au niveau de " נצח", ici c'est le principe de "donner" mais pas seulement "donner pour donner" mais "donner" dans le sens éternel, dans une évolution vers l'éternité. Le " יסוד" devient comme disent les maîtres de la Kabbala un "צינור", le canal divin par lequel il canalise l'éternité, le divin dans ce monde. On l'appelle aussi le "צדיק", le juste, c'est-à-dire c'est l'homme qui est souverain et qui offre qui donne et qui n'attend rien de personne. Il ne connaît que D-ieu. "רק אותך ידעתי" "uniquement toi, je reconnais". "tous mes moments sont avec toi". Il est continuellement en éveil, en contact permanent avec le divin. C'est un canal qui ne se tarit jamais. C'est le "fleuve"
le "נחל" qui ne sèche jamais, qui draine et qui épanche l'abondance qu'il reçoit, c'est Yossef, c'est le juste le "צדיק", le "יסוד" le catalyseur, le responsable de tout ce qui se passe chez les hommes comme il est dit "צדיק יסוד עולם" " le juste étant le fondement du monde".
Il y a le principe du משיח בן יוסף et du משיח בן דוד. Le משיח בן יוסף correspond au " יסוד" alors que le משיח בן דוד correspond au septième principe qui est la "מלכות", la "royauté".
Les sept principes inférieurs sont connus dans la Kabbala comme les sept principes qui ont régné et qui se sont brisés, à savoir les sept forces que l'on appelle les sept principes antérieurs qui étaient au début de la création où il n'y avait rien, ces principes qui vont faire les lois de la création qui vont faire l'existence et qui se sont révoltés. Cette révolte, d'après le Ari zal était parcequ'ils n'étaient pas disposés correctement. Ils manquaient d'harmonie entre eux, il manquait le principe de l'harmonie. Par cela, s'est développée l'anarchie, chacun faisant ce qu'il veut et chacun tirant de son côté jusqu'à ce que cela se déchire. Nos maîtres dans le Zohar parlent longuement de la brisure des vases, la brisure des principes, ce "תוהו" ce "vide" cet "étonnement" dont la Torah parle au début de la création. C'est-à-dire que toutes les forces sont là au moment de la création mais rien n'est réalisable car le monde est plongé dans ce " תוהו", cette anarchie. Il y a des principes mais ils ne sont pas ensemble. Ils sont séparés car il manque ce cercle qui la synthèse des six principes. D'après le Ari zal, c'est la " בינה" "la compréhension" qu'il manquait. Ce n'est pas la " מלכות" qui manquait. Lorsqu'il n'y a pas de royauté, il y a l'anarchie. C'est le règne du multiple que l'on retrouve dans la création du monde et qui s'appelle le "תוהו בוהו". Une des relations extraordinaire dans la Kabbala pratique, en tant que méditation, permet à l'homme d'atteindre cet équilibre d'abord au niveau des forces qui sont en jeu dans sa vie. La " מלכות" qui correspond au roi David, réunit toutes les forces ou plutôt remet chaque force à sa place. Le Ari zal explique "מחלליה מות יומת", "celui qui profanera, mourra" au sujet de la profanation du Shabbat. C'est quoi cette mort, cette perdition? C'est en fait la déstructuration, la "désharmonie". C'est-à-dire que si l'on prend les six principes sans le cercle, c'est le "חלל", il y a une cavité, un vide. Le mort c'est aussi le " חלל", un cadavre vide de l'âme qui va permettre la découverte de l'homme. Pour être en adéquation au chariot afin de communiquer avec sa propre âme, avec son âme divine qui est l'âme supérieure, il faut atteindre cette harmonie qui correspond au septième jour, c'est le Shabbat. Celui qui ne respecte pas le Shabbat qui est le repos, l'harmonie, la synthèse:" tout celui qui se fatigue la veille de Shabbat, mangera le Shabbat" c'est la préparation des principes qui se relient ensemble pour arriver à la royauté qui est la synthèse, l'intégration du tout qui est le principe du repos, de la paix intérieure, de la sérénité, de l'harmonie. Le roi David a utilisé ou plutôt a fonctionné selon deux pôles: 1/ la guerre 2/ la justice. Et c'est la royauté qui intègre ces deux pôles pour faire apparaître l'harmonie. Pour beaucoup de monde, cette harmonie ne sera pas atteinte dans ce monde, elle sera atteinte seulement à la "résurection" des morts, après la véritable traversée du "Yabok" et après ce que l'on appelle la rencontre avec le D-ieu souverain. La " מלכות" c'est la présence, c'est rentrer dans la présence, c'est intégrer toutes ces forces dans cette présence, devenir "un" au sein même de la présence. Être conscient de son rôle dans cette présence.
Voilà les grandes lignes des sept principes inférieurs qui nous permettent de devenir le chariot divin.
Nous allons maintenant expliquer le nom divin de 42 lettres, le "שם מ- ב".
nous avons expliqué qu'au début de la création, les principes donc les émanations de D-ieu n'étaient pas en harmonie, ils étaient dans le processus de la création, tous les principes étaient là, mais les forces de ces principes ne convergeaient pas vers la "מלכות". Chacune allait dans une direction propre et différente des autres et pire encore chacun des principes voulait régner comme si les lois de la création disaient que c'est par les lois, par la nature que la nature a été créée, étant l'essence même de la nature. D-ieu est la nature et la nature c'est
D-ieu. Il n'y a rien d'autre. Ces principes voulaient occulter complètement la cause première. Ces forces sont effectivement tombées et donc, il y a un déséquilibre dans le monde mais ils ont tout de suite été ramenées, rapportées dans leur lieu dans leur place pour être mis en relation avec la " מלכות".
Attention, ce qui permet la réparation, ce n'est pas seulement la " מלכות" même si dans le Ramhal, nous avons vu que les forces ne convergeaient pas vers un but. Lorsque quelqu'un n'a pas de but, il est dans le "תוהו" dans le chaos qui est le contraire du but. A partir du moment où tu as un but, tu diriges toutes tes forces vers ce but. Donc, ce qui permet la synthèse ou l'union de toutes les forces c'est le but qui est d'après le Ramhal, la " מלכות" et d'ailleurs dans son livre "la voie des justes" il commence ainsi:" le début de tout enseignement est de rendre clair le but de notre obligation". Le début de toute analyse est de considérer quel est notre but dans ce monde. A partir du moment où l'homme analyse, il se concentre sur ce but, alors il amène tout vers ce but et dans ce cas, il est en harmonie et toutes ses forces s'organisent pour cela. Mais il faut savoir que cela n'est pas suffisant car pour pouvoir atteindre le but, il faut de l'intelligence pour cela, une autre intelligence, pas celle dite naturelle mais plutôt une intelligence supra-naturelle ce que l'on appelle la "חכמה" la "בינה" et le "כתר" qui sont les trois principes supérieurs, l'essence même, l'âme même de ces six principes. En d'autres termes le Ari zal nous dira que ces principes qui sont uniquement des directions au nombre de six, six directions de la vie mais qui sont en même temps désorientées et pour qu'ils puissent apprendre à aller vers un but, il faut qu'ils retournent dans la matrice que l'on appelle la mer et dans la Kabbala, la "בינה", c'est la raison pour laquelle le Ari zal relie la brisure à la " בינה" car c'est la matrice, ce qui englobe le tout ou plutôt qui discerne les formes et les ramène à être ensemble, à travailler ensemble. C'est ce qui fait de la propriété publique une propriété privée.L'homme est une propriété publique car il a des forces qui le tirent de tous les côtés mais à partir du moment où il regroupe ces forces grâce à l'intelligence suprême que l'on appelle la " בינה", il devient un propriété privé. Il a besoin de la sagesse suprême qui est "חכמה ובינה" et plus que tout, il a besoin d'un idéal qui est le "כתר", la couronne. Ces trois principes sont en fait cette harmonie. Mais comment arriver à la synthèse? Car il s'agit d'un plan, d'une sagesse de l'existence qui est la " חכמה" et aussi la " בינה" et aussi " כתר". Il y a trois niveaux dans le plan où trois définitions de ce plan caché de l'existence que l'on appelle tantôt
" כתר" tantôt " חכמה" et tantôt " בינה". On peut les voir comme une correspondance de ce que l'homme a au-dessus de son crâne ou au crâne lui-même qui sont l'hémisphère droit l'hémisphère gauche et le cervelet. Quand au "דעת" c'est juste l"association des six principes, c'est le moteur des six. C'est notre expérience qui nous permet d'expérimenter chaque partie de nous-même mais en vérité, ce n'est pas le cerveau. Le vrai cerveau de l'homme ce n'est pas son expérimental, à savoir l'intelligence naturelle car il y a une autre intelligence, une intelligence distincte, séparée de la nature qui en vérité le " כתר" et qui se définie par la " חכמה" et la " בינה".
Dans les premiers versets de la Torah, il n'y a pas seulement allusion au chaos mais aussi à la réparation:" au commencement D-ieu a créé le ciel et la terre et la terre était tohou et bohou". Des lettres de ces deux versets , un grand maître de la Torah a dévoilé le nom divin composé de ces 42 lettres que l'on appelle le "שמ מ -ב" du "ב" de "בראשית" au "ב" de "ובהו". Tout est en lui, le "tohou" le chaos mais à l'intérieur du chaos se trouve la réparation, le "תיקון". Que manque-t-il au "tohou"? Il manque l'harmonie, l'organisation des mondes et pour l'homme c'est l'organisation de la machine. Il est vrai que dans la gestation du corps, la mère "אמה" est le grand organisateur car sans elle, il n'y aurait jamais eu d'harmonie entre toutes les parties du corps telles que le foie, les ongles etc...car tout est mélangé dans la semence et ce n'est uniquement la mère qui discerne et qui organise un corps complet. Mais au niveau du comportement qu'est-ce qui fait cette harmonie? C'est la sagesse.
Ces principes comme par exemple "חסד" en tant que correspondant au bras droit, "גבורה" qui correspond au bras gauche, "תפארת" au torax, plexus, "נצח" la jambe droite, "הוד" la jambe gauche, "יסוד" le principe géniteur et la "מלכות" qui est la synthèse de tout le corps vont être reliés par la sagesse. Rabbi néh'ounia ben hakania a mis sous forme de prière les initiales du nom divin que l'on appelle "שם מ- ב", le nom de 42 lettres. Ces initiales correspondent exactement à l'organisation du monde ou plutôt au "תיקון" à la réparation de la brisure, de ces forces énergétiques qui ont été déstabilisées et qui attirent chacun de son côté. Après la brisure qui est la distinction la dualité pour distinguer les forces entre elles, il faut de suite qu'il y ai une harmonie entre toutes ces forces. La révélation aussi de la divinité ou de la parole divine qui s'est faite à travers Avraham, Itshak, Yaacov, Moshé, Aaron, Yossef et David que l'on appelle les 7 bergers sont les 7 principes de l'âme mais cela ne veut pas dire qu'un patriarche ne possède qu'un principe. Il s'identifie à un principe mais il est dans tous les principes. Ces 7 principes lorsqu'ils sont réunis convenablement, chacun à sa place, chacun reconnaissant sa place, alors le mal n'apparaît pas. Ce n'est que lorsqu'un principe n'est pas à sa place que le mal apparaît mais lorsqu'il y a l'unité, le "יחוד", l'union, le but, il y a l'expression, le תיקון de l'harmonie. Le Ramhal explique que l'arche de Noé, pendant la destruction, dans la brisure, pendant le תוהו que l'on appelle le déluge, est en fait le but commun à tous. S'il n'y a pas un but commun, tout se détruit. Ceux qui montent dans le bateau ont une chance d'arriver au but ultime. Ce but ultime aux sept organisations, au niveau de l'harmonie, de la relation et d'unification des forces permet au תיקון de se réaliser. C'est ce qu'a fait Rabbi néh'ounia ben hakania par la construction du nom de 42 lettres à partir des lettres initiales de sa prière:
1/ אנא בכח .גדול ימנך .תתיר צרורה: c'est le premier principe "חסד" le 1er jour de la création
א -ב - ג- י -ת -צ "OBEGAYOTETSA"
2/ קבל רנת. עמך שגבנו. טהרנו נורא: c'est le deuxième principe "גבורה" le 2ème jour
ק -ר -ע -ש -ט -נ "KOREHACHOTENA"
3/ נא גבור. דורשי יחודך.כבבת שמרם: c'est le troisième principe "תפארת" le 3ème jour
נ -ג -ד -י -כ -ש " NOGUEDAYOKECHA"
4/ ברכם טהרם. רחמי צדקתך. תמיד גמלם: c'est le quatrième principe "נצח" le 4ème jour
ב -ט -ר -צ -ת -ג "BOTERATSOTEGA"
5/ חסין קדוש. ברוב טובך. נהל עדתך: c'est le cinquième principe "הוד" le 5ème jour
ח -ק -ב -ט -נ -ע "H'OKEBATONEHA"
6/ יחיד גאה. לעמך פנה. זוכרי קדשתך: c'est le sixième principe "יסוד" le 6ème jour
י -ג -ל -פ- ז -ק "YOGUELAPOZEKA"
7/ שועתנו קבל. ושמע צעקתנו. יודע תעלומות: c'est le septième principe "מלכות le 7ème
ש -ק -ו -צ -י -ת "CHOKEVATSOYETA"
chaque phrase comportant six mots qui font donc 42 mots. Mais les mots en eux-mêmes ne sont pas le nom divin de 42 lettres mais on a utilisé les lettres qui forment le nom et on les a habillées dans des mots. Les premières lettres formant le mot
"א ב ג י ת צ ק ר ע ש ט נ נ ג ד י כ ש ב ט ר צ ת ג ח ק ב ט נ ע י ג ל פ ז ק ש ק ו צ י ת"
ces 42 lettres correspondent à toute la création du monde "מעשה בראשית" les deux initiales formant le chiffre 42, "מ-ב", c'est le récit de la genèse, toute la création que ce soit au niveau du macrocosme mais aussi au niveau du microcosme, de l'être humain. Ce nom à lui seul, organise déjà l'homme, les créatures et le temps aussi car le 1er jour, par le nom "א ב ג י ת צ" "obégayotétsa" avec les voyelles. Le second jour,l'espace puis les êtres et enfin l'homme et l'âme,
"נפש -שנה עולם" qui sont symbolisés par le "ע- ש -ן" le monde le temps et l'être ont la même structure.C'est la structure de l'ordre. Il y a le désordre, ce sont les forces séparées et il y a ce qui les met en ordre,c'est ce nom divin qui va mettre l'harmonie. Ce nom est composé et induit , englobe plusieurs sphères et plusieurs principes suprêmes. Le Ari zal n'a expliqué en vérité que le premier et le deuxième nom, la première et la seconde ligne. De la première ligne, il retient
"ת-צ" "tats" qui veut dire "destruction"qui sont les deux dernières initiales et "ש- ט- ן" "satane" les trois dernières initiales de la le deuxième ligne qui veut dire "divination", littéralement cela veut dire "dévier". Et donc cette idée de déviation, détérioration domine dans ces forces au début, à savoir les forces ne veulent pas être soumises au principe unificateur.chaque force veut être définie séparément et rester séparée. Imaginez le foie tout seul ou le cœur tout seul, cela ne sert à rien. (Ce n'est qu'une image) l'idée est que même Avraham tout seul, quel genre de judaïsme cela serait? De même que Itshak tout seul? Yaacov tout seul? On a besoin des sept bergers aussi. L'harmonie ce n'est pas Moshé tout seul, ni Aaron tout seul que nous avons vu faire le veau d'or. Il y a donc sept bergers qui expriment les sept principes du temps et de l'espace et de l'être.
Revenons à la créature terrestre et à l'ordre de ce nom-là, à cette force, à cette organisation à cette synthèse que permet ce nom de "מ -ב". ceux qui n'ont pas étudier le livre des "138 portes de la sagesse" du Ramhal peuvent se poser la question." pour quelle raison D-ieu a créé le monde?" un monde déstabilisé, un monde sous forme d'anarchie et du règne du multiple. Pour quelle raison avoir créé le monde de cette manière? Mais en vérité c'est-à-partir du "תוהו", de la déstabilisation ou du désordre que l'on peut arriver à la singularité, par l'identification d'un être séparée et distinct, nous pouvons ressentir D-ieu puisqu'en fait c'est D-ieu qui donne cette liberté. Dans la Torah et dans le Talmud, dans l'enseignement exotérique , on le trouve dans deux endroits: 1/ lorsque D-ieu demande à la terre de donner un arbre-fruit 2/ lorsque D-ieu demande à la lune d'être un luminaire comme le soleil et de se contenter de vivre avec le soleil égal à lui.
Alors la lune dit que cela est impossible, deux rois ne peuvent régner sur un même royaume. Il y a donc une dispute, une confrontation où il y a un désir de règne. Alors D-ieu lui dit de se réduire. Une autre fois la terre va se révolter lorsque D-ieu demande de créer un arbre-fruit mais la terre ne fait pas sa volonté. Il y a un désir de montrer que c'est moi qui donne. Si l'arbre est fruit, cela veut dire que la terre suit quelque chose mais si la terre refuse donc cette liberté ou ce désir d'autonomie qui est lié à la créature, à la création à une volonté de créer, alors la créature se sépare pour se distinguer. Donc dès qu'il y a création, il y a séparation et dès qu'il y a séparation il y a le mal, la déstabilisation d'une force qui rentre dans la catégorie de l'autre. C'est cela le "תהו", le chaos et donc il y a la perte, le "הפסד". La mort c'est au moment où les forces cessent d'être en harmonie mais un homme peut rencontrer la perdition, la détérioration déjà au début de sa vie, par la maladie que ce soit au niveau physique ou au niveau mental. L'harmonie de ces principes permet non seulement l'équilibre des mondes , à savoir de se défaire du mal (ou d'après le Ramhal, d'intégrer le mal, car le mal n'est là qu'au moment où il y a une distinction entre ces forces, au moment où ces forces ne sont pas à leurs places) mais aussi au moment où ces forces reprennent leurs places, elles se réorganisent à leurs places, ce qu'on appelle " רשות היחיד" "domaine privé". La différence qu'il y a entre la brisure et la déstabilisation d'un côté et le
"תיקון" de l'autre, c'est le passage du domaine public (règne du multiple) au domaine privé (règne de l'unité), c'est ce qui permet le "תיקון ". maintenant il y a plusieurs niveaux de " תיקון". À notre niveau le " תיקון" se réalise avec les rapports des forces.
Le premier nom tiré de la première ligne correspond au "חסד", le second à "גבורה" le troisième à
"תפארת" le 4ème à "נצח" le 5ème à " הוד" le 6ème à "יסוד" et le 7ème à "מלכות". Tout le שבת est organisé autour de ce nom qui définie la מלכות amis aussi le temps. La prière elle-même correspond à ces lettres.
Nous allons voir maintenant pour quelle raison les lettres forment ou permettent cette organisation, permettent ce תיקון. Les ספירות, les principes des sphères chez le Ramhal, correspondent aux
"שיעורי המחשבה" ou "mesures de la pensée", c'est l'éternel lorsqu'il a pensé la création. Les ספירות sont donc les pensées, les mesures de ses pensées. Dans la création, il y a sept mesures qui sont les sept bases de la construction qui ne peuvent sortir que par la parole:" il a parlé et ce fut". Pour cela, dans le "livre de la création" contrairement à ce que l'on voit dans le Zohar, il n'est pas évoqué les " ספירות" uniquement mais en même temps, il est mentionné aussi les lettres. Il y a les dix mesures, ספירות et il y a les 22 lettres de l'alphabet qui forment les 32 voies de la sagesse. Donc, le plan de la sagesse divine est 32, les 32 voies de la sagesse comme ce qu'a dit le roi Salomon: les 32 voies de la sagesse qui sont composées de dix mesures de la pensée (par dix enseignements le monde a été créé) et il y a surtout 22 lettres qui forment la parole, le verbe. Mais il n'y a pas seulement le verbe dans la création, il y a aussi ce qui précède le verbe c'est-à-dire la pensée mais la pensée sans la parole est déstabilisée, désorganisée, c'est la parole qui va organiser. En fait notre défaite ou notre réparation, c'est la parole. Elle est notre destruction et aussi notre construction. Avec des permutations multiples des lettres, on arrive à matérialiser tous les aspects de la nature. Théoriquement, on peut faire une création si nous connaissons les permutations exactes.
Si toute la création s'est réalisée par la parole, en vérité, elle était déjà sous forme, on va dire, d'une pensée. Mais cette pensée ne sort en acte qu'à partir de la parole. Il y a un enseignement chez les maîtres du Talmud qui dit qu'un enfant n'exprime pas, ne prononce pas le mot "père" tant qu'il n'a pas la capacité à manger le blé, le pain. Le Zohar dit que le blé fait allusion aux deux cerveaux, l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche qui permettent cette parole. Cette parole est donc liée au pain mais il y a au-dessus de la parole, la pensée qui précède la parole. Cette pensée est au niveau du "כתר" car la parole elle-même est liée au "ה" à la "בינה" mais surtout à la "מלכות". Tout à l'heure nous avons vu la relation qui existe entre les deux. Mais c'est la מלכות qui parle, qui est le "פה" dans l'introduction des תקונים, c'est la reine, la royauté de tout ce corps.
Nous avons compris la relation entre la pensée et l'acte, donc du potentiel qui est la pensée, à l'acte qui est la parole. La bouche a cinq possibilités de sortir le souffle, "חמישה מוצאות הפה", rapportées par la Kabbala, les sons qui sortent par la gorge, le palais et les lèvres. Il y a une structure des 22 lettres qui se différencient par rapport à leur sortie et qui correspondent en vérité à une définition même de la première nature. Ce qui est important, c'est que ces lettres ne sont pas liées à la nature elle-même comme elle est. Si on la définie comme elle est, dans ce cas, elle ne sera jamais en harmonie. Elle ne sera jamais stabilisée, elle ne sera jamais éternelle parce qu'en fait, cette nature doit atteindre sa perfection jusqu'à atteindre l'éternité. Pour cela ce nom divin est le nom de l'élévation qui élève du monde de l'action "עולם עשיה" au monde de la création "עולם היצירה". Le kadish aussi, est reliée au nom de 42 lettres puisque le Kadish nous élève d'un monde à un autre. La prière elle-même est composée selon les quatre mondes et donc entre un passage et un autre, il y a le "שם מ.ב" le nom de 42 lettres. Ce nom est le surpassement de la nature telle qu'elle est, à savoir la nature qui est séparée de la pensée, séparée de la cause. La nature est vouée à sa perdition si elle n'est pas organisée. C'est pour cela que la Torah précise "et ce fut le soir et ce fut le matin, Le sixième jour" car tant que Israël n'a pas reçu la Torah, le monde, la nature est dans le chaos, le "תוהו". L'ordre vient par l'étude de la Torah et si la Torah n'est plus étudiée, le monde revient au " תוהו", c'est la guerre, la maladie, c'est la déstabilisation. Le mal n'ayant une place que dans le désordre. Aussi dans l'introduction du livre "la voie de D-ieu", le Ramhal explique l'importance de la structure, l'importance de l'ordre. L'ordre, c'est le תיקון, la réparation. L'ordre c'est la "הסקמה", l'accord, la concordance entre les principes. En vérité dans chaque verset, il y a les six principes: "א.ב.ג.י.ת.ץ" c'est
"חסד,גבורה,תפארת,נצח,הוד,יסוד " dans le principe du "חסד". Ce sont les six principes du חסד. Le חסד lui-même a un regard sur les six principes. De même le 2ème principe, la גבורה a un regard avec les autres principes, il y a le חסד de גבורה etc... ce principe de la "récursivité" se retrouve en réalité dans lesספירות, où entre elles, il y a l'harmonie. Dans le principe du חסד, il y a des ramifications donc, il est avec tout le monde. On le retrouve avec tout le monde. Il contient tout le monde et il est chez tout le monde. Cette récursivité c'est cela le secret de l'harmonie.
Les lettres hébraïques sont une organisation. Lorsqu'un homme dit
" ברוך אתה השם אלוקינו מלך העולם שהכל ניהיה בדברו" avant de manger, il exprime quel ordre, il met dans sa vie, quelle relation il met entre son âme intérieur et son corps. car en vérité lorsque l'on parle de "א -ב - ג- י -ת -צ" "OBEGAYOTETSA", c'est notre bras droit et l'on peut méditer ce nom comme un "mantra" sur ce bras, sur cette partie qui correspond à l'axe droit , à la colonne de droite et lorsque je dirais le deuxième verset, je penserais à ma gauche, je réveillerais aussi le principe qui gouverne dans la gauche? Ce n'est pas dans le corps, c'est dans l'esprit qui correspond à cette "יד החזקה", à cette main forte, à cette rigueur aussi de l'homme. Ce nom stabilise , il le fait rentrer avec les autres, même prononcé tout seul. On apprendra en vérité qu'il est bien de prononcer chaque nom avec la partie correspondante.
La structure de l'âme: les noms divins. Partie 3/1
Ce cours va parler de la puissance du nom, de la puissance des lettres et qui va suivre les sept principes ou la dynamique des sept principes, des sept ספירות car les sept principes inférieurs par lesquels l'éternel a créé le monde sont les sept principes universels. Il ne s'agit pas seulement des principes avec lesquels l'éternel a créé le monde mais ce sont aussi les mêmes sept principes qui dirigent le monde et qui s'expriment à travers l'âme humaine comme il est rapporté:" הנשמה עולם קטן היא" "l'âme est un microcosme", ce qu'il y a dans l'âme se trouve dans toute l'existence et ce qu'il y a dans l'univers existe aussi dans l'âme.
L'émanation de D-ieu a permis à dix principes de se réaliser mais seulement sept principes se révèlent, pour cela nous parlons de sept jours et même la vie de l'homme enferme ces sept degrés mais ce n'est pas sûr que l'homme va se réaliser avec tous ces sept degrés. L'homme parfait est celui qui réalise ces six premiers principes et plus tard la synthèse ou l'intégration de tous les principes. C'est avec le nom de 42 lettres que le monde a été créé, c'est-à-dire "מ.ב" qui sont les initiales de "מעשה בראשית" "le récit de la genèse".
"בראשית ברא אלוקים את השמים ואת הארץ. והארץ היתה תהו ובהו " il y a aussi 42 lettres du "ב" deבראשית au "ב" de "ובהו ". Par ce nom divin, la terre a été créé chaotique. Le monde n'a pas été créé dans son statut final, dans son état parfait pour se réaliser éternellement puisqu'il y a le "תוהו" c'est-à-dire la mort, la destruction, la détérioration la non-réalisation et s'il y a une réalisation, elle ne dure pas. Cette impermanence s'exprime à travers le " תוהו". En fait c'est un monde qui ne dure pas, qui ne se réalise pas, un monde de confusion. Il y a aussi les âmes du " תוהו" mais grâce à la gestation, le " תוהו" va se remettre en place. Comme si le monde est né directement sans gestation sans prendre le temps de cet affinement à savoir de la manière qu'un bébé est en gestation lentement pendant 9 mois dans le ventre de sa mère, le monde n'a pas vécu cette situation de "עיבור", de gestation alors il ne peut pas se réaliser complètement. Nous allons voir que la réalisation, ce que l'on appelle l'union ets impossible, à savoir que les principes ne peuvent s'unir c'est ce que le Ari zal révèle dans cette notion que l'on appelle la "brisure des vases" "שבירת הכלים" ou tout simplement la déstabilisation des forces. Lorsque chaque force et principe va vers lui et pour lui, à savoir qu'il ne se tourne pas vers l'autre, il n'y a pas donc de relation avec les autres, dans ce cas là, il y a premièrement confusion et deuxièmement détérioration, puisqu'il n'y a pas d'engendrement, il n'y a pas de continuité. Pour que le monde puisse "s'auto-engendrer" se perpétuer de lui-même, il faut donc qu'il puisse s'unir et pour qu'il puisse s'unir, il faut qu'il se réalise complètement à l'intérieur de ce ventre spirituel qui est appelé dans la Kabbala, "la mère suprême" et que l'on appelle la "בינה" ou la compréhension, le discernement. Ce principe qui ne fait pas partie des sept principes inférieurs mais des principes supérieurs. C'est ce principe qui va permettre le premier "תיקון" la première réparation du monde qui va se faire sous forme de gestation à partir d'un plan que l'on appelle le plan de la mère suprême ou le plan de la בינה et qui va remettre chacun à sa place. Par exemple: dans le grain ou la semence il y a au départ toute la forme du corps humain mais il n'y a pas de distinction entre le foie les yeux les ongles les dents la langue le palais les cheveux etc...tout est mélangé. Il n'y a pas de place, grâce à la gestation dans le ventre de la mère, tout va se mettre en place, tout s'organise.En vérité le nom de 42 lettres est l'organisation du système qui est dans le תוהו. Mais en vérité le תוהוn'a pas été arrangé complètement. D'après le Ari zal, même si l'éternel a réparé le תוהו pour qu'il puisse engendré le monde car il y a un monde qui se réalise, il y a des lois et apparemment tout se perpétue. Mais cela n'est pas éternel. Il y a bien quelque chose qui est éternel dans la création mais qui nous échappe. En vérité ce qui est éternel dans la création, c'est l'âme et seulement l'âme est éternel. Le corps est appelé à devenir éternel donc il y a une partie de la création dans le corps qui lui n'est pas dans ce système et qui s'appelle la perpétuité, le תיקון העולם, la réparation éternelle du corps et de la matière qui ne sont pas éternels en eux-mêmes. Il y a un nom de 42 lettres qui organise les choses d'une manière perpétuelle donc éternelle. Le "שם מ.ב", dans le premier verset de la genèse n'est pas selon l'ordre qu'on lui connait. Rabbi Néh'ounia ben Hakana avant même le Zohar a révélé le nom de 42 lettres qui correspond effectivement aux lettres de la Torah mais dans le désordre et même sous forme de permutation et il n'exprime pas exactement la perpétuité puisque dans la Kabbala on parle de ce monde du תוהו où il y a guerre, une guerre de règne, qui va régner? Et cela est exprimé d'après le Ari zal dans le verset:"אלה המלכים אשר מלכו בארץ אדום לפני מלוך מלך בישראל" "voici les rois qui ont régné dans le pays de Edom avant que ne règne un roi sur Israël". Édom qui correspond au rouge, à la rigueur et ces rois correspondant aux sept principes car les trois premiers principes sont ordonnés correctement. Chez l'homme, cela correspond à l'hémisphère droit, l'hémisphère gauche pour signifier la חכמה la sagesse et la בינה, le discernement, cette mère et ce père et le cervelet pour le דעת, le savoir, l'expérimental et aussi le savoir suprême. En tout les cas, ces trois cerveaux chez l'homme comme dans la création ces trois principes que l'on appelle "חכמה בינה ודעת או כתר" sont ordonnés correctement. Et s'il y a déstabilisation ou chaos, cela n'est seulement dans les sept principes inférieurs.
Nous allons voir maintenant comment ces sept principes inférieurs vont être arrangés et ordonnés par l'éternel pour permettre une création qui dure. Imaginez au début, il y a des lois et des forces qui tirent chacune de son côté, cela est l'anarchie totale et donc pour qu'il y ai une création, il faut qu'il y ai une harmonie. La phase finale de cette harmonie est la "מלכות" qui correspond à la royauté du roi David. C'est lui en fait qui fait l'harmonie totale. C'est le royaume d'Israël mais aussi le royaume de D-ieu, le royaume de l'éternité dans ce monde. On dit bien "דוד מלך ישראל חיי וקיים" ce David qui est éternel. Même s'il est mort, il reste quand même son principe, son concept qui interpelle le Méssie et qui interpelle aussi cette réparation finale et totale du monde. Mais avant d'arriver au roi David qui est la dernière phase, la "מלכות", au niveau individuel, il y a cette notion que l'on appelle la royauté ou le royaume. Plus tard nous verrons la différence entre ces deux concepts que sont le royaume et la royauté. Mais d'abord, il y a lieu d'arranger les principes, les ספירות l'un face à l'autre. Par rapport à l'homme, c'est le bras droit par rapport au bras gauche. On peut dire qu'au niveau des cerveaux, plus ou moins on est ordonnés, arrangés, ce qui n'est pas tout à fait faux mais non plus tout à fait vrai. Ce qu'il faut arranger, ce sont les principes inférieurs qui correspondent dans l'homme à son comportement ( כתר le premier principe avec la חכמה [sagesse et non connaissance qui est דעת qui ne se dévoile à l'homme que dans la méditation qui selon les kabbalistes est la connaissance suprême. Cependant l'homme substitue ce דעת par son expérience, son comportement] et la בינה) ce sont les sept principes et le nom de 42 lettres est en rapport direct avec ces principes. C'est cela le corps, l'essentiel du corps. Ces principes agissent chez l'homme d'une manière consciente, lorsque que חכמה et בינה sont occultés complètement.
Le premier principe est "la bonté" "חסד", le bras droit le deuxième principe est "la rigueur" "גבורה" le bras gauche puis au niveau du plexus, il y a "la beauté" "תפארת" ou "autorité". La jambe droite pour "l'éternité" "נצח" ou le "triomphe" ou "construction". Et "הוד" "la gloire" la jambe gauche. Les véritables problèmes de l'homme se trouvent dans cette partie, c'est Yaacov dans sa traversée du fleuve "yabok" où il faut surmonter l'épreuve de la mort et enfin, il y a le principe géniteur le "יסוד" ou le "fondement". "מלכות" étant le septième principe qui est l'intégration de ces six principes.
Chaque personne possède tous ces principes. Il faut connaître leurs correspondances au niveau du corps humain ou plutôt au niveau de l'âme. On peut utiliser un instrument pour tout faire. Par exemple avec un couteau on peut s'en servir pour manger, pour couper une feuille ou bien comme marteau alors que nous possédons des instruments qui ont chacun sa spécificité. Ainsi un homme possède tous les principes et toutes les qualités pour réaliser tout ce qu'il y a autour de lui et tout ce qui est au-dessus de lui mais étant donné qu'il n'utilise pas toujours les forces ou les principes adéquats qui sont en jeu, alors il ne peut pas convenablement faire le travail qu'il a à faire. Et pour cela, il faut être conscient d'abord des forces que nous possédons et quand nous disons que chacun possède ces sept principes, c'est le minimum car au niveau des principes supérieurs, il y a un travail personnel de recherche que chacun doit effectuer. Il ne s'agit pas de la faculté cognitive à savoir de la connaissance expérimentale de la science. Lorsque nous parlons de חכמה et בינה ou du דעת עליון, il ne s'agit que de principes suprêmes qui sont liés à des niveaux de notre âme. Bien sur, les facultés de l'homme sont immenses comme par exemple, lorsqu'il arrive au כתר, il touche à l'infini. Son corps touche l'âme et l'âme touche le corps. C'est le niveau le plus haut, c'est la couronne, le roi, la royauté, la מלכות qui avec le כתר, se relie. Bien sur après tout ce travail de restructuration et d 'arrangement.
Il faut tout d'abord définir ce que sont les noms, les שמות. Au sujet de la tour de Bavel, il est écrit que tous les hommes avant sa construction, parlaient la même langue, le langage saint, לשון הקודש qui est le langage même de la création. Alors D-ieu a mélangé les langues et donc sont apparues à ce moment les 70 nations et aussi les 70 langues qui procèdent toutes de l'hébreu qui est le langage sacré. C'est le roi Salomon qui a dévoilé le secret de la langue, le pouvoir de la langue qui est le langage de la création à savoir qu'il est lié à la création. Lorsqu'en français on dit "table" pour désigner la table, ce n'est que par acceptationmais en hébreu, lorsque l'on nomme un lion, אריה, il ne s'agit pas définition par acceptation ou par étymologie à partir du latin ou du grec alors qu'en hébreu, chaque mot a un sens métaphysique. Le אריה désigne le caractère du lion et non pas la forme du lion. Lorsque le foie est défini par "כבד", ce nom a un rapport direct avec les caractéristiques du foie. Il n'y a pas toujours un sens rationnel dans l'hébreu car cette langue a un rapport plutôt avec l'âme. Chaque chose a une âme. La table a un existence en tant qu'existence. Cela n'est pas exactement ce que certains appellent "l'essence" car ce terme est réservé pour les choses sacrées. Le rapport avec autrui est défini par "la table". Le rapport avec l'éternel dans le temple se fait aussi avec "la table" "שולחן". Le nom désigne autre chose que son utilité mais aussi son aspect métaphysique. Le lion est dans ce monde pour compléter quelque chose. Il désigne quelque chose de spécifique. L'homme englobe toutes les facettes, tous les visages. Dans le chariot céleste, il est mentionné l'idée du visage de l'homme mais surtout et avant tout ces faces des animaux tel que le lion, l'aigle le bœuf... qui sont rapportés dans le chariot divin, la "מרכבה" qui désigne la direction du monde, le plan divin. Ces facettes qui sont des images dans la vision du prophète ézéquiel correspondent à une symbolique et cette symbolique, on la retrouve chez l'homme dans tous ces organes et dans tous ses niveaux de comportement et donc il a aussi le lion, le bœuf, l'aigle.. dans ces organes, il possède la totalité alors que le monde animal ne possède qu'une seule partie, qu'un seul aspect. Alors que l'homme exprime tous les sept aspects de l'existence. Moins encore si l'on parle du monde minéral et végétal où il n'y a même pas une partie mais seulement une partie d'une partie, un degré d'un aspect d'un principe et seulement chez l'homme, il est représenté et il exprimé toutes les facettes de tout ce qui existe. Le Ramh'al nous dit que les lettres, les "אותיות", comme les nomsont une force et un pouvoir. Chaque lettre désigne une nature, une énergie. Chaque nom émane une puissance parfois positive, toujours positive mais qui peut être négative pour quelqu'un d'autre. En tant que telle, elle est ce qu'elle est mais par rapport aux autres, elle peut être en contradiction ou en détérioration. Le Ramh'al nous dit que le nom est l'oeuvre elle-même. Il sert à sortir du potentiel à l'acte. C'est-à-dire que les ספירות, les principes premiers, peuvent être considérés comme la pensée au niveau du cosmos et non au niveau du comportement humain. Premier degré, au niveau de l'éternel, une pensée est un principe. Chaque pensée correspond à un principe. Par exemple, le désir de prendre, le désir de recevoir, c'est le premier principe, le חסד, la bonté qui se matérialise par l'envie de recevoir qui est son aspect négatif mais il y a aussi son aspect positif mais si ce n'est que prendre, cela est une détérioration. Le bébé a le droit de prendre car il ne fait que téter. Ce principe doit être arrangé, il faut qu'il soit en regard avec la גבורה, la rigueur. En ce qui concerne l'éternel, dans la première création, il y a une pensée divine et pour qu'elle puisse se réaliser, c'est-à-dire sortir en acte du potentiel, il faut le mot, il faut le verbe, la parole. Donc les lettres vont sortir en acte ce qui était caché. Donc, le pouvoir du nom c'est la création, la "פעולה". Les anges ont aussi ce caractère de faire sortir en acte, "les êtres puissants qui accomplissent sa volonté" "גיבורי כח עושה דברו" c'est-à-dire que les anges accomplissent sa pensée. Ce sont des esprits qui sortent la pensée en acte. On peut aussi identifier les lettres par des anges car les lettres expriment ce principe des anges. En ce qui nous concerne, si nous disons que les lettres font sortir le potentiel en acte, il faut exprimer nos projets avec quelqu'un que l'on aime à savoir qui est un réceptacle, un כלי quelqu'un qui peut recevoir et agréer. Lorsque nous avons un projet, une pensée, il faut de suite la révélée mais pas à tous, seulement à ceux qui acceptent et qui agréent. Ce qui va permettre la révélation. L'étape qui est principale au niveau de la création, c'est la parole. Chez l'éternel, c'est les anges. Pensée parole puis les anges qui sont des forces qui vont concrétiser ces pensées au niveau de l'acte de la "עשיה", du monde de l'action.
Comment D-ieu peut-il créer selon son image, demande le Ramh'al? Y a-t-il une image à D-ieu? Pourtant la Torah nous averti de ne faire aucune image de D-ieu? Le Gaon explique que D-ieu a légué dans l'homme le plan divin de la création. A savoir que dans l'être humain, existe toute la connaissance de la création. L'homme est capable de percevoir, de comprendre et d''utiliser chaque élément de la création. L'or, le platine, le diamant mais aussi le cuivre tout ce qui existe, D-ieu a donné à l'homme la possibilité d'en comprendre la nature. Donc l'homme peut s'approcher comprendre et utiliser toute la création, "חיי עולם נטע בתוכינו" "D-ieu a implanté en nous les vies de l'univers". Il a implanté toute l'existence dans notre âme.Progressivement tous les hommes vont dévoiler d'abord la création ensuite ils dévoileront D-ieu. C'est cela la différence entre la voie de la sagesse qui s'exprime par l'arbre de vie, le "עץ חיים" la vie de la vie et d'autre part la voie de la perception des sens, la vie de l'expérience. Pour atteindre toute la vérité, il va falloir exprimer les six principes pour caractériser l'image de D-ieu, à savoir rencontrer l'unique. Le premier homme avait la possibilité d'atteindre directement sans la voie de l'expérience cette dissection ou cette multiplicité. Mais il a voulu expérimenter le דעת, la connaissance, la dispersion. Si l'homme avait choisi la voie de l'éternité, il aurait découvert tout de suite l'unique par la sagesse par le "כתר", par l'idéal. Par la couronne et donc il aurait atteint cette vérité. Mais il a choisi la voie de l'expérience et par cela,nous allons expérimenter toute la nature et par cela découvrir l'éternel en expérimentant qu'il n'y a pas de dichotomie, de dualité, de conflit entre la forme et le fond, entre l'âme et le corps, entre la perception des sens et la perception de l'âme en faisant que les sens atteignent la perfection. Lorsque le corps atteint la perfection, il atteint le niveau de l'âme alors que l'âme est disponible déjà à cette perfection, à cette idéalité, s'il avait choisi cette voie du עץ החיים. Le Ari zal dit que la Kabbala qu'il a enseigné à son élève, rabbi H'aïm Vittal est le " עץ החיים", l'arbre de vie, donc la Kabbala correspond à cette enseignement, à cette connaissance de l'âme.
Le nom de 42 lettres le "שם מ-ב", le nom du corps, le nom de la nature. L'image de D-ieu correspond réellement d'après le Ramh'al aux organes du corps. Il faut être prudent avec cet anthropomorphisme, ne pas arriver à l'aberration d'un D-ieu, d'un corps etc...mais il y a effectivement une expression de la pensée divine à travers les organes qui eux-mêmes expriment cette volonté suprême même si elle est cachée. Elle a une réalité. Lorsque nous parlons de cinq doigts, c'est cinq doigts et pas quatre ou six, qui correspondent à 14 phalanges. En hébreu, la main se définie par le mot "יד" dont la valeur numérique est 14. "יד החזקה" "la main puissante", " יד הגדולה" "la grande main", "la main de la bonté", "la main de la rigueur". Tout correspond exactement, le corps lui-même et les organes correspondent eux-mêmes aux principes.
Les noms sont en fait les actions et le mouvement de l'homme. Les pieds, les mains de l'homme. Les organes internes aussi comme les organes externes, correspondent à ces noms de "אנה בכח", ces noms qui forment le nom divin 42 lettres. Et c'est uniquement cela, pour le Ramh'al, que nous pouvons atteindre du divin, seulement ce niveau et non son essence même. L'ensemble de tous les principes, de toutes les actions du divin, c'est le corps de l'homme qui correspond à la synthèse des actions de D-ieu. Nous pouvons représenter la création entière par le corps non dans sa forme mais dans son action, dans la פעולה, le nom étant l'action. Il y a des organes qui sont capables de faire une action qui est naturelle, mécanique et réflexe, le foie, l'estomac les reins les poumons ont une fonction dite naturelle et personne leur a appris si ce n'est que l'éternel a gravé son action dans ces organes et ces organes correspondent bel et bien à l'action divine de la création, c'est l'enseignement du Ramh'al au sujet de l'image de D-ieu qui est l'ensemble des actions divines de la création. Il y a un ensemble de principes qui sont synthétisés, structurés dans le corps humain. Nous parlons du corps réellement et non de l'âme, nous parlons de ce que l'on appelle le נפש, l'âme animale ou âme nutritive.
Le רוח le souffle où âme cognitive relie et fait une sorte d'harmonie (pas toujours convenablement exploité) et cela se fait grâce à notre intellect qui harmonise nos actions et même détermine nos actions. Je dors, je mange, je me lève, il y a un esprit dans ces actions, une volonté une conscience, donc je peux forcer mon corps à accepter certaines choses. C'est cela le rouah', ce n'est pas seulement l'intellect pour réfléchir et pour comprendre, c'est l'intellect aussi dans le comportement humain qui détermine quelque part notre comportement.
Il y a le néfech et le rouah', l'âme nutritive et cognitive mais aussi la néchama qui est l'âme divine, l'âme suprême, l'âme idéale qui nous permet d'atteindre les hauts niveaux du saint et du sacré qui sont tout simplement le réel.
Le rouah' de l'homme se diffuse partout, il circule dans tous les organes. En fait nos organes sont structurés de telle manière qu'une partie correspond à une autre tout en étant séparé dans l'espace.
Au début, ces organes étaient ensembles (dans la semence) mais pour la constitution de la forme de l'homme tel qu'on le voit maintenant, ils devaient donc se séparer. Mais le rouah' reste en contact avec eux. Et si jamais le rouah' ne se rattache pas à ces forces, c'est là que viennent les souffrances les maladies ou tout simplement quelque chose que l'on n'intègre pas, que l'on ne digère pas car il n'y a pas cette relation. Mais il est vrai que le rouah' est programmé s'il n'est pas attaqué, par d'autres forces, pour faire cette harmonie du corps. À savoir qu'il connaît les relations pour lier les différentes parties. Rabbi Néh'ounia ben Hakana a trouvé les lettres qui correspondent à chaque principe. Pour chaque principe, il y a six lettres et ces six lettres permettent l'harmonie de chaque principe avec tous les autres. C'est le principe même de la récursivité. L'un avec les autres et tous avec l'un. Par exemple, le חסד est en rapport quelque part avec tous les autres principes. Mais bien sur chacun dans sa mesure. Si le rapport de l'un dépasse l'autre dans une certaine dimension, alors il y a fracture, il y a brisure. Donc dans ce nom extraordinaire que l'on appelle
"אנה בכח" qui est en fait une prière qui est composée de telle manière pour harmoniser tous ces sept principes et ensembles, ils font donc une harmonie exceptionnelle juste à partir du rouah'.
Le nom de 42 lettres est "מ-ב" les initiales de "מעשה בראשית" la création du monde dans ce nom, il y a toute la création mais pas seulement au niveau du macrocosme de la cosmogonie mais aussi au niveau du microcosme.
Le premier principe est la bonté ou חסד, c'est le premier acte de la création mais chez l'homme il est traduit par "envie" c'est une bonté qui est inversée, recevoir la bonté de la mère. Téter est l'acte de prendre. Le désir de prendre mais ce principe s'il n'est pas converti s'il n'est pas arrangé, s'il n'est pas à sa place, il ne devient qu'une "pompe" qui ne fait que prendre. אברהם est le תיקון, la réparation, l'arrangement de même que Isth'ak est le תיקון de la rigueur, de la גבורה qui est le second principe qui est en fait l'union, le mariage mais c'est aussi la controverse, une relation affectée. Prendre l'autre pour nous comme dans le mariage non dans le sens sacré comme nous le voyons dans l'unification, dans la מלכות. Chez Isth'ak, cet acte d'union de relation, est réparé complètement. Dans le comportement humain, au début, le bébé ne veut que prendre puis il y a sa relation avec sa mère mais il ne veut sa mère que pour lui, c'est le début de la relation. Et après, il y a un acte qui est un principe d'autorité, de s'imposer et donc de se séparer qui amène soit à la construction où l'autorité est suivie accepté par tout le monde. Chez Yaacov, on va retrouver l'idée d'autorité qui est réparée et qui invite ses enfants à se réunir et ceci n'est arrivé qu'à la fin de sa vie. Car au début il y a eu des disputes, des compromis mais à la fin sa couche était parfaite. Il arrive à réaliser cette perfection autour de sa progéniture. Alors que l'autorité toute seule, à ce niveau est encore une brisure, c'est encore une destruction. Diriger pour diriger, pour s'imposer. Par contre lorsqu'elle est réparée, elle correspond à l'harmonie entre le bras droit et le bras gauche. C'est la symétrie. La beauté correspond à la symétrie. D'ailleurs le nom de la guérison est "תפארת". Le troisième principe qui fait l'équilibre entre la droite et la gauche. Mais ce n'est pas la véritable harmonie car celle-ci est forcée. La véritable harmonie vient de laמלכות qui réalise la synthèse et réintègre chacun à sa place.
Le quatrième principe est la construction. L'autorité est importante lorsqu'elle est suivie par la construction qui est de triompher sur le temps ou bien la production mais c'est aussi les enfants, les fruits qui sont une continuité. Tout cela correspond au pied droit qui est la dynamique du corps, c'est aller de l'avant. Le "נצח", le triomphe mais cela est triompher sur la stérilité.
Après toute cette construction, qu'y a t-il? Les gens de bon sens réalisent ces quatre principes mais par contre le voyage ou la traversée de Yabok, ce départ ou plutôt ce surpassement de la mort où Yaacov laisse ses femmes et ses enfants, et traverse ce fleuve pour se confronter avec l'ange de toute cette nature et se surpasser, où à ce moment, il devient ישראל, Israël, pas tout le monde l'accompli. Avant il était Yaacov sur les traces de la nature et maintenant il devient Israël et alors il va découvrir son âme. C'est le saint des saints, c'est le cohen gadol, c'est l'ascétisme. Cela correspond à l'isolement aussi, à la méditation. À ce retour ou à ce voyage à l'intérieur de soi. C'est le commencement de la découverte de notre âme. On rentre dans le saint des saints, à savoir dans le sacré, dans ce qui est réservé à ce qui est au-delà de nos sens. Car chez l'être humain, après qu'il a produit, il va exploiter alors il revient à la rigueur, aux relations, il revient au désir de prendre. Il tourne autour de lui-même. Mais ceux qui s'arrêtent pour se retirer, il faut faire ce chemin, cette découverte de l'individu en tant qu'individu. Ma particularité se dévoile ici dans cet exile. Yaacov correspond à l'exile avant qu'il ne devienne Israël. C'est la nuit jusqu'à l'aurore et la découverte de la lumière. C'est cela le fondement, la souveraineté qui est le sixième principe, le "יסוד", le juste, le צדיק, le souverain, c'est le fleuve, celui qui donne et qui n'attend rien, ne recherche rien, il aime chacun et donne le meilleur de lui-même à chacun. Il est le canal , le fleuve, à savoir, il reçoit pour donner. Il ne fait que transmettre remettre ce qu'il reçoit. Il devient souverain et est capable maintenant de faire l'intégration. Il rentre dans la royauté, la מלכות.
Après le sixième principe, il y a l'intégration de tous les six principes, c'est la מלכות. C'est le cercle l'harmonie, la royauté, c'est David, c'est l'intégration de tous les principes inférieurs. Chacun a une place. Rien n'est laissé au hasard. Chaque homme tel qu'il est, dans la position où il est, a son heure, il a sa part dans son תיקון. L'homme atteint cette belle pensée qui est au fait de la souveraineté, c'est-à-dire D-ieu. L'homme épouse ce principe de souveraineté alors il est prêt à faire l'intégration. L'union avec D-ieu, c'est le Shabbat, le repos.
En principe ce rouah', ce souffle, cette intelligence est notre faculté cognitive qu'il faut mettre en pratique, à savoir comment ces membres, ces organes se relient l'un avec l'autre pour en faire un chariot divin.
La structure de l'âme par le rav Chriqui. 3/2
voici un passage du livre "la voie de D-ieu" "דרך השם" du Ramh'al:
" la sagesse suprême a décrété en conséquence que certaines lois de la nature peuvent être interrompues temporairement. Les limites corporelles provoquant éloignement et scission entre l'homme et le spirituel seraient abolies. L'homme ainsi libéré des biens matériels s'élèverait de sa condition matérielle pour accéder aux relations avec le monde spirituel tout en se maintenant ici bas dans un corps opaque. Cependant toutes les limites de la nature ne peuvent être interrompues même provisoirement. Il s'agit seulement de certaines limites dont l'interruption s'avère être nécessaire à la direction générale du monde selon la sagesse suprême. De telles interruptions sont conditionnées par des voies déterminées avec une extrême exactitude. La sagesse divine a doté l'homme de moyens lui permettant de parvenir à ce but. Si l'homme désire et s'efforce , il peut surmonter les limites imposées par la nature et s'élever ainsi au niveau idéal mentionné précédemment. Cette situation dépend des données qui vont suivre. Nous devons savoir que tout ce qui existe et tout ce qui subsiste en général ou en particulier, procède exclusivement de D-ieu tout puissant. Tous les êtres ainsi que l'ordre établi par D-ieu concernant autant les forces suprêmes ou êtres spirituelles que les entités physiques, tous les êtres donc, ne subsistent que par leur corrélation avec D-ieu. Or D-ieu est omniprésent, il se révèle à tout ce qui existe et exerce notamment sur chacun une influence assurant son maintient. Il existe ainsi autant d'influences divines que de récepteurs tenant compte de toutes leurs modifications. D'autre part, l'existence de toute chose selon sa configuration, son aspect particulier dépend de ses influences qui en l'actionengendrent des effets dans tout le système séquentiel établi par D-ieu. (les influences correspondant aux principes, aux ספירות). Les anges supérieurs reçoivent selon leurs capacités telle partie de la lumière révélée de D-ieu qu'ils transmettent à leurs subordonnés. Ces derniers transmettant à leur tour à leurs inférieurs jusqu'à atteindre la fin de cette chaîne. Afin que ses créatures puissent prendre conscience de lui, l'appellent et se rapprochent de lui en prononçant son nom, D-ieu décida de procéder à sa nomination usant pour sa gloire du nom unique à propos duquel il est dit:" ceci est mon nom à jamais". Il s'agit du nom de D-ieu exprimant sa gloire conformément à sa décision. D'ailleurs, selon l'influence qu'il enverra, son nom évoqué sera différent. D-ieu a décrété et établie que chaque fois que l'homme prononcerait son nom, une illumination, une influence divine lui serait octroyée. Tel est le sens du verset:" dans chaque lieu où je permet que mon nom soit mentionné, je viendrais à toi pour te bénir". Toutefois l'influence divine émanera en fonction du nom prononcé. Le genre d'influence transmise est liée de façon intrinsèque et secrète à un nom spécifique de D-ieu. La transmission de telle influence engendre des conséquences spécifiques se répandant selon un ordre séquentiel couvrant la totalité de l'épanchement. Ce processus en question est circonscrit autour de limites définies par la sagesse suprême. C'est donc seulement lorsqu'unnom sera prononcé dans des conditions particulières et bien définies qu'il pourra amorcer cette influence et ses effets. Hormis ces conditions, rien ne sera établi".
L'homme ne peut pas interrompre le fonctionnement de tous ses organes. On peut interrompre le cœur pendant trois ou quatre minutes mais plus ce n'est pas sur de revenir dans ce monde. Vous allez interrompre la respiration comme dans certaines méditations mais il y a toujours des limites. C'est de cette limite que parle le Ramh'al. D-ieu a limité le corps et donc sans oxygène pendant un certain temps, le corps va se désagréger. Mais effectivement il y a des niveaux de méditation où les limites sont repoussées et il est possible de rester une heure sans respirer. Il y a des états de léthargie chez les prophètes où des jours, ils ne mangent pas, ils ne boivent pas, où ils deviennent insensibles à la douleur. Dans ce texte du Ramh'al, nous voyons que l'on peut influencer le système organique à partir des noms. Car ces noms ont une capacité à influencer tout le système physique mais en vérité ce n'est pas seulement le système physique, notre corps mais aussi le monde qui nous entoure comme le prophète Éli qui a déplacé les nuages pour amener la pluie. Il y a des sages qui sont arrivés à commander à la nature. A partir d'un nom que l'on prononce, on a une influence sur tous les systèmes. Lorsque l'on sait prononcer le nom, on connaît donc l'attribut qui est attaché au nom et donc à la fonction, à la פעולה, à l'action et on la rattache aussi à soi-même, au corps. On fait actionner cette grande machine, ce grand pouvoir d'amener sur soi cette harmonie, cette puissance, cette guérison. Les noms eux-mêmes puisque le monde a été créé par le nom, par un des noms divins, avec le nom de 42 lettres. Le שם מב que l'on va apprendre maintenant n'est pas un nom quelconque comme le nom de 72 lettres avec lequel dit le Zohar, Moshé a coupé les eaux. Le miracle et l'exceptionnel est lié au nom de 72 lettres. Au niveau du nom de 42 lettres c'est la nature, le monde tel qu'il est à savoir un monde désorganisé à qui il faut faire atteindre son idéal, son organisation sans pour cela essayer d'apporter quelque chose d'exceptionnelle à la nature, juste l'établir dans son état normal et le plus harmonieux possible.
[Il y a cette idée de brisure de symétrie dans le chaos et ces interruptions au niveau du corps. D-ieu recherche la perfection de la créature plus que ce que la créature la recherche. Cependant cette brisure arrive avec des épreuves mais c'est un passage dans une autre étape de la vie. Le Ramh'al parle des interruptions que l'homme programme volontairement, l'interruption des lois de sa nature. Est-ce que l'âme peut quitter le corps, ce que l'on appelle en Inde, le voyage astral? Oui, elle peut quitter le corps. Il est vrai que dans la première partie du livre, il parle de cet enchevêtrement que D-ieu a ordonné c'est-à-dire d'ordonner à l'âme de se tenir au corps. La lettre
"צ" du mot "צלם" est la partie de l'âme qui rentre en contact avec chaque homme du début de la tête jusqu'à la plante des pieds. Est-ce que l'on peut déconnecter cette âme du corps? La question se pose car en général, l'homme occulte cette âme. Il garde juste ce que l'on appelle le rouah', ce souffle, cette faculté intelligente qui permet de faire travailler les membres comme il le veut. Mais en fait, il ne connaît pas son âme, l'âme divine. Cette âme est en exil avec ce souffle, ce rouah' avec l'âme intellectuelle. Lorsque l'âme c'est-à-dire l'homme fait cet exil qui passe par le raisonnement intellectuel, rationnel, elle peut quitter cette relation d'une manière momentanée juste pour prendre conscience de sa réalité spirituelle car tout le temps que l'âme est investie dans le corps, elle ne connaît pas le monde divin. Le Ramh'al parle de cette possibilité de la connaissance et de la relation avec le divin. Il dit que cela est possible mais à la condition qu'il y ai une interruption. En fait ces interruptions correspondent à "הוד", comme le grand prêtre lorsqu'il quitte le monde pour entrer dans le saint des saints ou bien Yaacov lorsqu'il quitte sa famille pour traverser le fleuve Yabok. Il se retrouve seul, la solitude. C'est cette solitude (recherchée) qui est commandée par l'homme dirigée vers une découverte et non pas pour se mortifier mais pour s'élever et découvrir cette âme.
Le nom de 42 lettres est composé de sept noms de six lettres. Le premier nom est "א.ב.ג.י.ת.צ" qui fait avec les voyelles "obégayotétsa". Il correspond au premier principe, à la première ספירה,
au "חסד", au תיקון, à la correction de l'envie pour le rendre un désir. Il y a une différence entre envie et désir. "envie" correspond uniquement à "prendre" alors que dans le désir bien qu'il y ai aussi cette notion de prendre, il y a aussi la notion de donner, désir de donner. Le nom correspond au תיקון de la brisure, leתיקון de ce chaos. Dans ces lettres "א.ב.ג.י.ת.צ", on va retrouver tous les autres principes à savoir "גבורה.תפארת.נצח. הוד.יסוד.מלכות". Mais le principe qui commande va être le principe de "donner" avec un regard sur tous les autres principes. En d'autres termes et en pratique, le bras droit doit regarder la jambe gauche car si l'on parle uniquement de la ligne droite c'est-à-dire l'hémisphère droit, le bras droit et la jambe droite, naturellement, ils sont ordonnés dans cette ligne par contre ils ne regardent que leur ligne et donc il ne s'agit que de "prendre". Par contre pour "donner", il faut qu'il regarde le côté gauche et ainsi ce pouvoir, cette force de "donner" se répare avec le regard. Et en fait dit le Ari zal, c'est ce qu'il manquait dans les כלים, dans les instruments de la création du monde, que l'on appelle les instruments desספירות. Car ce ne sont pas les ספירות qui ont été brisées mais les instruments de ces ספירות. Lesכלים ont été brisés car ils ne se regardaient pas. Lorsqu'ils sont "chacun pour soi", il y a brisure. (l'ego étant la révélation de la brisure car chaque instrument ou klipa lorsqu'il n'est retourné que sur lui c'est-à-dire ressentant la pulsion de חסד comme une d'envie de s'approprier). Il faut que tout voit tout jusqu'à arriver à un axe central parfait où tout est soudé dans cet axe central qui est תפארת, l'axe central pour nous c'est le דעת, le savoir, notre expérience, c'est ce qui nous dirige, avec un grand déséquilibre certes mais c'est ce qui nous dirige. C'est de là que nous vient notre flux ou les pulsions de notre comportement. C'est le cervelet. Mais ce דעת pour qu'il puisse organiser correctement l'axe, il faut qu'il puise à un niveau supérieur à savoir au niveau du דעת עליון, c'est-à-dire la connaissance ou le "כתר", la "couronne" qui elle, permet à l'homme de vivre ce que l'on appelle "l'intellect-agent" "הסכל הנפרד" "l'intellect-séparé". Il y a l'intellect naturel qui est lié à l'expérience et il y a l'intellect séparé. C'est lui qui doit alimenté réellement notre comportement pour réussir tout ce que nous accomplissons.
Nous allons méditer maintenant sur une lumière qui s'appelle "אל "עליון "D-ieu suprême" ou
"D-ieu tout puissant", "D-ieu du très haut". En pensant à cette grande puissance, il faut penser qu'elle nous influence sous la forme d'une ligne droite qui traverse toute notre tête jusqu'à la glande thyroïde, au niveau du cervelet et l'on va commencer à évoquer ce nom. Installer ce nom au niveau des organes qui sont essentiels à savoir le bras droit, le bras gauche et le thorax. Il est très important d'avoir en face et au-dessus ce nom, cette grande lumière, cette grande énergie qui est au-dessus de nous.Nous sommes soumis à cette grande lumière divine qui traverse notre personne. Ne pensant à rien si ce n'est à cette énergie qui nous commande et qui nous dirige. Notre bras droit étant placé au-dessus de la cuisse droite, la paume dirigée vers le ciel de même le bras gauche au-dessus de la cuisse gauche la paume dirigée vers le ciel, il faut alors évoquer le nom qui correspond au bras droit "obégayotétsa" et qui correspond à l'équilibre de cette partie qui est essentielle chez l'homme c'est-à-dire le "désir" et "l'envie" qui devient un désir parfait de donner de prendre de recevoir mais de remettre aussi. C'est le désir complet. Les initiales du premier verset de "אנה בכח" qui sont "obégayotétsa" doivent être répétées doucement et en même temps, ressentir sa main comme si le nom vibrait à travers elle. Il faut écarter les jambes et poser les mains au-dessus des cuisses, la tête bien dressée. Pensez au ciel, à cette grande énergie plus forte que le soleil, c'est le כתר, c'est notre couronne qui traverse tout droit le corps et on prononce le nom "obégayotétsa" en pensant à la main droite et en faisant vibrer tout le bras de l'épaule jusqu'aux doigts. On incline la tête vers les doigts et on sent nos doigts comme si le rouah' qui est à l'intérieur de nous veut traverser, veut passer. Mais il ne faut rester qu'au niveau des doigts. Puis on passe à la main gauche qui est la rigueur, celle qui tue, c'est la relation qui tue mais qui aussi construit et qui produit.La גבורה est plus grande encore que la main droite. La main gauche est très puissante, elle s'appelle "יד החזקה", la" main forte". Le Satan aussi est lié à ce bras. D'ailleurs dans ce nom "קרעשטנה" "koréahshoténa", les trois dernières lettres forment le nom "Satan". C'est une force négative que l'on arrange et elle guéritlorsqu'elle est accompagnée du
"קרע", shoténa devient une guérison. La rigueur, le rouge le sang devient la guérison. Puis il faut mettre la main gauche sur le plexus et la main droite sur la main gauche et prononcer le nom qui correspond à "תפארת", "noguédayokécha" "נ.ג.ד.י.כ.ש". c'est la beauté, l'autorité mais aussi le pouvoir, le rapport et la relation avec autrui. Il faut sentir le principe de תפארת qui vibre à l'intérieur de soi. Il faut répéter ce nom au moins 26 fois et ressentir comme si une énergie passait à travers les mains et à l'intérieur et qui tourne de l'intérieur vers l'extérieur pour faire vibrer ce rouah', pour le faire travailler tout en ressentant aussi l'énergie au-dessus de la tête, la lumière de la couronne qui traverse tout en continuant à prononcer le nom "noguédayokécha". Puis il faut ouvrir doucement les mains et essayer de faire passer le rouah', le souffle qui est à l'intérieur de vos bras d'une main à l'autre comme un arc-en-ciel qui reliait les deux mains. Plus plus la méditation est forte plus le ressenti de cette force est forte, ressentir passer ce rouah d'une main à l'autre. Puis on élève ce rouah' de la main gauche jusqu'à l'épaule pour arriver jusqu'à la glande thyroïde et de redescendre au bras droit et faire comme un cercle doucement, élever ce rouah' et le faire traverser. Et ainsi faire l'harmonie entre la main droite et la main gauche, les mains légèrement tournées l'une vers l'autre. Le rouah' doit être alors comme une balle qui passe d'une main à l'autre dans la paume. Avec la pensée vous faites cette relation et il faut penser "noguédayokécha" qui est le troisième nom pour le troisième principe qui est תפארת. L'harmonie entre l'axe droit et l'axe gauche qui est l'équilibre de la première partie du corps. Remettre les mains de nouveau sur le thorax pour garder cette énergie et la ressentir. C'est plus difficile à l'intérieur des organes. Essayer de faire passer ce souffle qui est à l'intérieur qui est notre esprit qui contrôle et qui ne se laisse pas aller par les sentiments ni par la force, ni par l'autorité, ni par la colère ni par la rigueur ni par le désir mais par l'équilibre. Essayer de sentir cela à l'intérieur. Revenir vers le haut et penser "אל עליון" le D-ieu suprême et à cette infinie. Ainsi il y a un axe qui s'établit depuis le très haut et qui traverse les deux cerveaux, qui rentre à l'intérieur de la gorge par la respiration doucement jusqu'au plexus et faire tourner maintenant "noguédayokécha".
Le quatrième principe est dans ce nom "botératsotéga" "ב.ט.ר.צ.ת.ג". la bénédiction est dans le
"נצח", le triomphe de l'homme sur la nature et la bénédiction dans ce qu'il réalise. La bénédiction n'est pas de recevoir mais de perpétuer ce que l'on a. Conserver convenablement ce que l'on a. il faut retourner les mains vers le bas et penser à la jambe droite en prononcer le nom "botératsotéga". Il faut mettre un coussin entre le pied et le sol afin de mieux ressentir car le pied à même le sol, c'est difficile de ressentir. Il y a une méditation qui est du bas vers le haut et par cela, on ressent plus la jambe et aussi du haut vers le bas, à savoir de cette énergie suprême vers le bas. Il faut susciter l'éveil. Puis on arrive à la jambe gauche qui est la plus difficile qui est l'épreuve ultime de l'homme.
Si l'homme intègre cette partie qui se trouve dans la jambe gauche avant l'épreuve ultime, il pourra facilement traverser l'épreuve. Toutes les épreuves sont incluses dans cette épreuve. C'est la jambe qui a été frappée chez Yaacov et donc il boîte. Sa marche n'est plus linéaire. C'est le coup pendant l'exil. Il faut penser à cette réparation. Le Ari zal dit que la partie gauche de l'homme est sa gloire. C'est le "הוד" qui veut dire gloire et en même temps la mort, la défaite. Si l'homme arrive à intégrer cette partie, alors cela est la gloire, il est dans le chemin de la souveraineté. S'il n'arrive pas à surmonter cette épreuve car il a peur de ne pas accomplir ce que pourquoi il esr venu, sa destinée. Cette peur de ne pas réussir, cette peur de la défaite c'est elle qui amène la défaite car la confiance ne s'est pas établie avec une autre force qui est la connaissance supérieure, דעת עליון. En vérité, il faut réparer cette partie que l'on appelle le הוד, la jambe gauche qui est reliée aussi au nerf sciatique. C'est là que Yaacov a reçu le coup. C'est sa défaite. Défaite aussi par rapport à ses enfants, à rahel et léa, aussi par rapport à toute sa progéniture jusqu'à la réparation. Même l'exil d'Israël est lié à ce הוד. Mais il y a aussi l'exil individuel. Il faut un exil contrôlé et non subir un exil. Celui qui subit un exil, c'est une punition pour lui. Par contre aller vers l'exil, c'est le תיקון et c'est uniquement vers cet exil de la dynamique qu'il faut diriger le pied et ainsi aller vers le vrai. C'est pour cela que l'homme est dirigé par son expérience qui va lui permettre de vivre correctement ce הוד par l'unification qui en fait est le principe même du תיקון. Ne pas rejeter le passé même sa mère même son père même ceux qui nous dérangent, même ceux qui barrent notre route car certainement pour la majorité des gens, les parents n'ont pas su faire le travail convenablement. En fait l'homme a un problème avec ses causes. Il y a la cause efficiente qui sont "חכמה" et "בינה", le père et la mère qui s'identifient à ceux qui nous ont donné la vie. D'une part le père et d'autre part la mère. On les a intégrés déjà à la naissance. Mais en fait le but est l'unification des deux. Mais en général, ils ne sont pas unis. Pour cela, il faut faire une unification avec l'axe supérieur qui va les unifier. Non pas par le bas, c'est-à-dire par la perception des sens mais par l'au-delà.
On va penser à ce הוד, celui qui puise sa réparation directement du saint des saints.
"ח.ק.ב.ט.נ.ע" "h'okébatonéah'". On veut recevoir notre direction du saint. Cette jambe est perdue, elle n'a pas d'appui et par cela, ne continue plus. Alors il faut l'intégrer dans l'axe central et ceci par le nom "h'okébatonéya". Il faut mettre les paumes au contact des cuisses et en même temps penser à la couronne supérieure. Il faut essayer de faire entrer maintenant la jambe gauche vers l'intérieur par la pensée. Puis faire les deux jambes en même temps. "botératsotéga" pour la jambe droite vers l'intérieur puis la jambe gauche "h'okébatonéah".
Maintenant le dernier principe qui est le plus important chez l'être humain et qui correspond au principe géniteur qui est un principe divin tel que D-ieu a créé, l'homme aussi a cette possibilité de créer. Ce principe commence avec le דעת, la connaissance. Il faut poser les mains comme pour תפארת en inclinant un peu la tête et penser "yoguélaposéka" mais au niveau du nombril. Ici est la révélation de l'homme, la singularité de l'homme se révèle ici dans ce principe et son âme se révèle seulement avec ce תיקון. C'est le "תיקון היסוד", la réparation du fondement. Donc il faut prononcer le nom "yoguélaposéka". En principe ce sont les jambes qui travaillent car le principe géniteur et les deux jambes sont liés. Pour cela ces trois noms doivent être prononcer l'un après l'autre. "botératsotéga" "h'okébatonéah" et "yoguélaposéka" et comme dans תפארת, à savoir faire travailler avec "yoguélaposéka" le nom du יסוד et faire passer le rouah' le souffle dans les mains car elles représentent maintenant les jambes et elles voient les jambes et le principe géniteur. C'est le rouah' qui est dans l'axe central et toute cette structure là et d'un endroit à l'autre sont tous soudés vers l'intérieur. De cette manière, on arrive à un équilibre parfait du corps.
Le dernier nom "ש.ק.ו.צ.י.ת" "chokévatsoyéta" qui correspond à l'harmonie parfaite, c'est le shabbat, le repos complet. On pose les mains sur les jambes et on pense "chokévatsoyéta" entre les deux jambes par terre et en même temps tracer cette ligne droite en pensée du haut vers le bas et on dirige la tête vers le bas. Tout le corps devrait ressentir cette vibration. La vraie méditation de ce nom est le cercle, de faire un cercle qui commence de la jambe gauche en passant par l'épaule par la tête l'épaule droite la jambe droite et relier tout en bas et de faire tout un cercle et là il y a l'harmonisation du שם מ.ב au complet, le nom de 42 lettres. "chokévatsoyéta" c'est revenir à cette organisation totale du ventre, de la gestation. Alors le corps est prêt à la vraie méditation. Ce sont ces interruptions dont nous parlions tout à l'heure qui permettent au corps d'être dans un état qui va permettre à l'âme de rencontrer cet au-delà. Mais pour cela, il faut quitter complètement le corps. Le rouah' va organiser le corps afin de l'harmoniser et permettre à l'âme de quitter ce corps. Et par cela, va s'élever vers un niveau supérieur.
La structure de l'âme 4
Le monde a été créé par les lettres mais il y a une différence entre la pensée hébraïque et les lettres.Les ספירות qui sont les principes de la création,sont l'expression de la pensée. Par contre l'action est toujours reliée aux lettres, c'est-à-dire l'action même de créer:" il a dit et cela fut", il y a donc le verbe ou la parole créatrice. Le monde a été créé par la parole et donc l'alphabet hébraïque a un pouvoir de création. Au mont Sinaï, D-ieu parle une deuxième fois, il y a une seconde fois la parole. Il y a donc une première fois à la création:"בעשרה מאמרות נברא העולם" "par 10 paroles, le monde a été créé" les 10 paroles création et maintenant, il y a encore 10 paroles "עשרת הדברות".
Les paroles au moment de la création étaient désordonnées et même s'il y a un ordre dans cette création avec ses lois immuables, il y a cependant ce que l'on appelle le הפסד, la perdition, il n'y a rien dans ce monde qui perdure éternellement c'est-à-dire que la détérioration est inhérente à la nature, c'est ce que l'on appelle le תהו qui est la limite de la nature. Cette non-éternité de la nature qui ne correspond pas encore à son ordre parfait qui permet à la nature de devenir éternelle. Cependant elle a une possibilité de perdurer par des sortes de batteries d'énergie que la Kabbala nomme "פח נצוצים", qui régénèrent cette nature. Ce sont les 288 étincelles qui sont tombées dans la nature au moment de la brisure, "שבירת הכלים", des étincelles divines qui permettent à la nature de se perpétuer mais pas éternellement. Le nom de 42 lettres, le שם מ.ב est aussi un ordre dans le désordre. La nature elle-même était désordonnée au début, c'est pour cela que la Torah décrit le commencement de la création étant "תהו" dans le chaos. (Il y a dans la physique une théorie du chaos) qui montre qu'au début, le monde était plongé dans le chaos avant de rentrer dans un certain ordre mais cet ordre dans lequel le monde est entré n'est pas encore un ordre parfait car la mort est toujours là, les maladies. Donc la nature peut être affectée par une force plus grande qu'elle. Il n'y a pas une harmonie comme dans une pièce symphonique où tou est réglé sans laisser place à une certaine improvisation. La création étant comme une sorte de musique ( le Malbim lui-même explique la création comme une sorte de théorie des cordes que les physiciens ont eux aussi émis comme hypothèse)qui signifie une théorie de l'unification des lois comme s'il y avait une musique d'où se diffuse une harmonie entre toutes les lois. Le "אנה בכח" est aussi une musique qui diffuse une première harmonie par ce nom de 42 lettres mais il y a un nom beaucoup plus grand le "שם ע.ב" le nom de 72 lettres qui est de l'ordre de l'éternité. Le nom de 42 est son nom dans la temporalité, et malgré que nous soyons dans le temps, il y a une perfection au sein même du temps. Mais la véritable harmonie est dans ce nom de 72 lettres. Le nom de 42 lettres est le nom de la réparation du désordre. Lorsque nous prononçons ce nom de 42 lettres, nous sommes capables de réparer aussi le microcosme c'est-à-dire l'être humain car ce qu'il y a dans la création qui est le macrocosme, est dans ce microcosme qu'estl'homme. Dans la Kabbala, on sait que l'homme et la création correspondent à la même structure. Il y a une première structure appelée les sept principes, les sept ספירות inférieurs et le nom de 42 lettres correspond à ces sept principes inférieurs comme les sept jours de la semaine comme aussi les sept millénaires mais il y a ce qu'on appelle l'essence même de cette structure qui est dans le tétragramme, le nom de la "avaya" "י.ה.ו.ה".
Quelle est la première structure de la réparation? Le Ramh'al appelle cette première structure de la réparation "ח.ד.ר" qui est composée de "חסד.דין. רחמים" "bonté- rigueur- clémence". La bonté est la partie droite du corps. La partie gauche est la rigueur et la partie centrale correspond à la clémence, la miséricorde ou bien la compassion à savoir, cette union entre bonté et rigueur. Avraham correspondait à cette partie droite, la bonté, Isth'ak correspondait à la partie gauche, la rigueur et Yaacov correspondait à la partie centrale, la compassion et donc à l'union de la droite et de la gauche. Il y a trois étages dans cette structure. Première étage est "חסד.דין. חכמים". Le deuxième étage se situe au niveau des jambes: "נצח" pour la jambe droite, "הוד" pour la jambe gauche et "יסוד" pour le principe géniteur. Mais il y a un autre étage qui est la partie la plus haute qui est au niveau du cerveau qui correspond à l'hémisphère droit "חכמה" la sagesse, l'hémisphère gauche "בינה" le discernement et le cervelet qui correspond à cette partie médiane qui est le "דעת" savoir. Donc les trois étages de cette structure sont la tête le thorax et les jambes et chacune composée de trois éléments qui font en tout neuf qui correspond lui aux neuf principes aux neuf ספירות, et le dixième principe étant כתר la couronne qui synthétise ou qui intègre toutes les forces.
La première structure s'appelle "ח.ג.ת", "חסד. גבורה. תפארת", "bonté-rigueur-beauté ou compassion". Au niveau des principes humains, la bonté correspond au désir qui est le premier principe chez l'homme, ce désir qui se matérialise chez l'enfant en envie et qui se transformera plus tard en désir. Puis il y a le deuxième principe qui est le principe de la relation soit froide, chaude ou inconnue ou connue, perçue ou non perçue. Cela correspond au niveau de la psychologie humaine au principe de la relation. Le troisième principe qui est תפארת correspond à l'autorité qui est en fait l'intégration de la relation avec le désir. Seuls ceux qui sont capables d'intégrer d'une part le désir qui au niveau de la nature correspond à l'eau et d 'autre part la relation qui correspond au feu, la gauche pour arriver à une première synthèse complète qui s'appelle l'autorité qui au niveau de la nature est le soleil et l'eau c'est la terre, c'est ma médiane entre l'eau dans bas et le feu en haut qui est le soleil et la terre qui fait cette synthèse. C'est Yaacov qui matérialise ce principe avec sa couche parfaite, c'est-à-dire l'harmonie qui n'est pas encore parfaite mais dans ce plan nous avons déjà un premier aspect de la perfection. Bien sur l'autorité n'est pas analysée ici dans sa forme et son aspect péjoratif. Il s'agit d'une autorité qui est créatrice qui va arriver à une production qui va vers le quatrième principe "נצח", la jambe droite qui est déjà le deuxième étage de cette structure:la droite correspondant à נצח, la construction, c'est la production et c'est aussi donner c'est la même ligne que le désir de la colonne de droite, la jambe complétant le bras du fait qu'elle est dans le sens de la construction et donc cette bonté devient un désir de donner et non de prendre et cela devient donc une construction, une continuité. Pour cela, la symbolique de la jambe c'est le ירך, la hanche, symbole de la progéniture comme Eliézer avec Avraham qui le fait jurer en lui demandant de mettre sa main sur sa jambe. La jambe étant une notion beaucoup plus subtile du désir. Car dans le désir, il peut y avoir confusion comme le désir de prendre ou de donner mais grâce à la jambe, ce désir devient une construction. Pour cela le bébé lorsqu'il naît, ses jambes ne fonctionnent pas car il ne fait que téter par contre au niveau des mains, il a déjà la faculté de saisir de prendre, le désir en tant qu'envie mais pas de donner encore. Donner ne se matérialise que lorsque le נצח devient une construction. Le prolongement, la continuité de la main. C'est le triomphe sur la nature qui est aussi l'éternité. Grâce à la continuité, nous pouvons atteindre l'éternité.
Le נצח dans la création du monde, c'est le soleil et la lune. Car si ces astres ne sont pas dirigés en direction de la terre, il n'y a pas la possibilité de produire, de sortir les fruits de la terre. Même si l'ordre a été donné de faire sortir les plantes à la surface de la terre, celle-ci ne peut donner les fruits que grâce à cette union et le rapport avec le soleil. C'est seulement le quatrième jour où le soleil et la lune ont été ordonnées d'être en harmonie avec la terre que cela a pu se matérialiser. De même l'homme, s'il ne met pas ses jambes avec lui, c'est-à-dire les principes qui sont "נצח.הודד" d'ailleurs tous les principes doivent être avec lui et si le נצחn'accompagne pas les trois principes "חסד.גבורה.תפארת", la première structure du corps, il n'y aura pas cette possibilité de continuité et de progéniture car tout ne peut commencer qu'avec נצח comme le peuple d'Israël ne pouvait être un peuple que grâce à Moshé même si Yaacov est le patriarche de la maison d'Israël, en réalité Israël n'est réellement Israël qu'avec Moshé qui correspond au principe de נצח. Les grandes figures du judaïsme correspondent à ces principes aussi. Il y a sept bergers correspondant à ces sept principes du corps, de l'esprit et de l'histoire aussi. Ces sept principes divins de la création ne sont pas seulement des principes créateurs mais aussi des personnages, des fondements dans l'histoire humaine et aussi personnelle. Dans chacun de nous, il y a les sept bergers. נצח correspond à ce Moshé rabbénou qui nous fait sortir de l'esclavage. Le peuple au moment où il marche, correspond au principe de la jambe droite.
Le principe opposé correspond à la jambe gauche qui est le prolongement du bras gauche qui correspond à la relation, à la rigueur, au feu et qui correspond à la singularité qui permet réellement la connaissance de l'être car tant qu'il est dans la construction, il ne se connaît pas. Il va connaître son être, sa part dans la création, dans sa réalité. Car dans la construction, nous sommes tous les mêmes mais dès que l'on arrive à la singularité, c'est-à-dire à la séparation, la פרישות, à "l'esseulement" c'est là où il y a la découverte de l'âme car elle se dévoile avec le passage de yabok. Cette traversée ou le surpassement de la mort, de la limite. La jambe gauche correspond à la mort. Il faut surpasser cette idée de la mort, la confronter ou périr avec elle. Confronter nos limites ou être affligé par ces limites, c'est cela la traversée de Yabok,surpasser cette peur qui nous confine dans nos limites. C'est là que se trouve la gloire de l'homme où il y a réellement une découverte car la jambe gauche est la fin du corps. Si elle reste à l'arrière, c'est la mort et les ténèbres, la faillite de l'homme est devant lui. Si la droite correspond aux projets, à l'accomplissement à la construction, le הוד correspond à l'isolement, à ce que l'on n'arrive pas à faire. C'est ce qui nous donne réellement notre place, c'est là où se trouve réellement notre תיקון, notre réparation, c'est là où se trouve notre identité, notre âme, ces choses que l'on doit rechercher, être tout le temps en état de recherche et de rechercher de toutes nos forces. Si l'homme oublie cette partie de lui, s'il l'enterre, s'il l'occulte, s'il ne veut pas la surpasser, alors ce principe le détruit et par cela descend dans les ténèbres, chaque jour qu'il ne répare pas cette partie du הוד que l'on appelle la gloire qui est en vérité un paradoxe car ces même lettres forment le motדוה, l'isolement, l'exile d'Israël, l'exile de l'homme, cette partie peut lui faire oublier toute sa réalité. La découverte de l'être est réellement dans cette partie qui s'appelle הוד. Nous allons voir comment ce principe peut être suscité et élevé par le nom de 42 lettres.
Il y a un autre principe qui s'appelle le יסוד, la souveraineté pour le principe géniteur, c'est-à-dire là où l'homme devient autonome où il n'y a plus de dépendance, où il n'y a plus aucune dépendance de l'extérieur. C'est Yossef, le juste celui qui nourrit les autres, qui donne la vie. C'est le principe qui donne réellement la vie. Au début ce principe était enfermé dans la femme. Ce principe est lié à la femme car c'est elle qui donne la vie. Ce secret de la vie est caché dans la femme. Il faut maintenant le dévoiler. Comment? Nous voyons que Adam se sépare de sa femme et cherche son plaisir séparément. La femme cherche son plaisir avec le serpent primordial. Et par cela, ils ont raté le principe géniteur. Ce principe permet la connaissance où plutôt l'élévation au niveau de la perfection de la royauté, il devient alors souverain. Il a atteint la plénitude de la royauté. Mais par la faute, il va redescendre au niveau de l'animal car les principes n'ont pas été intégrés autour du יסוד car il y a eu un désordre aussi au niveau de l'esprit. Lorsqu'un principe commande plus qu'un autre, il n'y a plus d'équilibre. Il faut que les forces agissent en même temps. Le Ari zal explique que la brisure des vases "שבירת הכלים" cela veut dire que chaque force agit d'une manière autonome. Il n'y a pas de regard l'un vers l'autre. Lorsque l'on tend vers un seul principe, on revient au תוהו, au chaos, au mélange. C'est-à-dire qu'un principe prend une place plus que l'autre. En fait chacun a sa place. Les trois principes du haut, les trois autres en-bas et chacun a son intensité. Celui qui est à gauche doit être à gauche et non à droite.
Il y a une véritable différence entre la partie supérieure de la structure et sa partie inférieure. Et ceci n'est que la structure du corps et non de la tête.
Le nom de 42 lettres va ré-harmoniser ces principes. Car ces principes ont brisés cette harmonie en tirant l'une vers l'autre. Il y aura par exemple la sensibilité qui va dominer l'intelligence ou bien le cognitif va dominer la construction, cela va créer un déséquilibre et même dans la nature car en fait au départ ces forces se sont révélées séparément. Dans la Torah on parle séparément de Avraham, Itsh'ak et Yaacov car ils ne sont pas parfaits car de chacun d'eux est sorti ce qui est sorti. Yossef, David ne se sont pas encore révélés. Il manque encore un principe et chacun de ces justes ne peut révéler la perfection. Ce n'est seulement que lorsque toutes les forces ensembles ont été révélées, celui qui est capable de faire la synthèse, d'intégrer toutes les forces ensembles, c'est David qui est le principe de la royauté, la מלכות. Il faut arriver à cette perfection qui est l'intégration de toutes les forces et ce nom de 42 lettres correspond à cet équilibre parfait du monde, à cet équilibre parfait de l'homme.
Le premier nom est composé des six lettres "א.ב.ג.י.ת.צ" "obégayotétsa". Si nous disons que ce nom correspond au חסד, à la bonté au désir à l'eau à toutes ces symboliques, quel rapport avec le premier verset "אנא בכח גדולת ימינך. תתיר צרורה" "de grâce par le pouvoir de ta droite, délies les liens"? La réparation étant que chaque principe vient et voit les autres principes. En d'autres termes il y a six principes qui sont en dysharmonie car le septième fait la synthèse des six. Dans le premier nom, il y a six lettres et donc en vérité, il n'y a pas que le חסד, c'est un חסד en regard avec les six autres. C'est la récursivité. Chaque principe doit comprendre les autres et lorsqu'il ne les comprend pas, il est dans le déséquilibre. A partir du moment où le principe se considère comme référence, "moi je suis la droite, suivez moi" cela devient l'extrême-droite....chaque principe doit se situer par rapport aux autres. Chaque nom possède six lettres et donc chaque principe qui est représenté par un nom doit comprendre tous les autres principes pour être en équilibre, il faut donc qu'il comprenne la main gauche et la jambe droite et gauche. Les mots " גדולה ימינך""la grandeur de ta droite" font référence à la spécificité de la droite, le terme principal du principe duחסד, et les mots "תתיר צרורה" "délies les liens" fait référence aux nœuds donc à la gauche la גבורהc'est la rigueur, la relation et donc cela fait référence à la rigueur et la relation avec notre famille, notre entourage qui font des nœuds dans notre vie. Comment défaire ces nœuds? Dans la création, il y a aussi des nœuds qui fond des accidents terribles des phénomènes météorologiques qui sont des nœuds au sein même de la bonté qui n'a pas été réalisé convenablement. Donc dans cette bonté on trouve "גדולת ימינך" "est grande ta droite" qui va casser cette rigueur qui se manifeste par une limite. Quel est le תיקון du désir? S'agrandir. Si le désir ne veut que prendre, cela est une limite. Seul le désir de donner correspond à la grandeur. La grandeur de l'homme ne se matérialise que lorsqu'il a un désir mais un désir illimité. Le חסד de Avraham est représenté par la tente qu'il avait dressée ouverte aux quatre points cardinaux. Cela représente en fait le désir de recevoir tout le monde. Il était accessible à tout le monde et donnait à tous. La grandeur de la droite est de surpasser toute limite car dans la droite, il y a cet aspect de l'infini. La lumière qui a été créée le premier jour de la création correspond à cette lumière infinie que Adam utilisait pour voir du début jusqu'à la fin du monde. Celui qui a cette bonté quasi-infinie est capable de voir d'une extrémité du monde à l'autre extrémité. Ce désir d'octroyer , de faire le bien pour l'autre. Ce תיקוןde la droite est important car elle peut nous amener à une fermeture exceptionnelle et par cela empêcher le חסד de se transformer en convoitise. Tout le monde a le chaos de ces principes en lui mais notre travail est de réparer ce chaos. Et cela passe le nom de 42 lettres. Il est la réparation dans la dégradation. Car cette réparation est même au niveau de la dégradation. Dans le point qui est susceptible d'être détérioré c'est ce point qui est capable d'être réparé. Il faut utilisé ce principe qui détruit en principe qui construit car la réparation n'est qu'une continuité de la dégradation (אין התיקון אלא מעין הקילקול). La réparation ne peut se faire que par rapport à la détérioration. Comme en médecine, il faut chercher la mère-souche de la maladie pour pouvoir trouver le médicament qui guérit. Mais dans les principes, il faut plutôt parler de déséquilibre. Il y a un principe qui est en déséquilibre qu'il faut rééquilibrer. En équilibre le principe arrange et en déséquilibre il abîme. C'est le même principe qui agit. La droite est bonne lorsqu'elle est dans la grandeur, lorsqu'elle tend vers l'infini. Lorsqu'elle est dans la limite, c'est fini, elle revient vers soi, elle agit pour nous. A partir du moment où l'on prolonge. Comme exemple lorsque l'on invite une personne à la maison, on lui donne à manger, on le fait dormir mais il faut aussi lorsqu'il part, le raccompagner, il faut continuer, pousser jusqu'à l'extrême la mitsva d'inviter jusqu'à raccompagner l'invité au minimum jusqu'au seuil de ta maison. C'est l'idée de rallonger, de donner un goût d'infini à la mitsva, le mot qui signifie cette mitsva est "אשל" qui signifie "hôtel" qui est les initiales de
"אכילה.שתיה.שינה.לויה" "manger-boire-dormir et accompagner", si on enlève le ל pour לויה, "accompagner" cela fait "אש"' le feu. Donner de l'argent à un pauvre, la צדקה, c'est bien mais se préoccuper en même de sa santé cela est mieux, car cela donne une sorte d'énergie cinétique à la mitsva, lui donner un goût d'éternité,"גדולת ימינך", tendre au-delà de notre limite. C'est cela son équilibre et son arrangement.
Le deuxième nom qui est "קבל רנת עמך שגבנו טהרנו נורא" " reçois notre prière, protèges nous purifie nous , redoutable". Dans cette phrase est caché le thème de la gauche, le thème de la rigueur. "protèges nous-purifies nous" car il y a un danger dans la relation et la réparation de la relation qui est cette protection.Dans chaque relation, il y a le relent du serpent primordial car c'est le serpent qui a inventé la relation. Au niveau de l'humain, la première relation est celle du serpent. Celui-ci est un esprit qui correspond à la relation mais ce n'est que spirituel. Il y a une empreinte mauvaise du serpent. Il crée la force, la puissance de l'union ce que l'on appelle l'envie. Il amorce quelque chose mais si cette amorce est pour lui, il retire la vie. C'est représenté par le venin. Dans sa relation, il veut prendre l'autre. L’œil du serpent capte l'image et par ceci s'approprie l'objet capté par l'oeil. Et ce n'est pas pour rien qu'il s'est tenu entre l'homme et la femme pour engendrer la véritable et pure relation entre l'homme et la femme. Il y a certainement quelque chose de négatif dans le principe de la rigueur. Le Zohar dit que la mort sort de la rigueur, et ce n'est pas seulement du bras gauche mais aussi de la jambe gauche, tout ce qui est généré par la gauche est lié à la klipa, à l'écorce, est lié à la mort. Il y a quelque chose dans ce principe de la gauche qu'il faut réparer, qu'il faut extirper presque de la mort. C'était le travail de Yossef le צדיק. Son travail était de descendre en Égypte. Ses frères l'ont jeté dans le puits au milieu des serpents et des scorpions et c'est de cet endroit qu'il va puiser quelque chose. Il va être extirpé de ce monde, de cette symbolique de la relation qu'est le serpent.
Comment est réparé ce principe de la relation qui est représenté par Itshak? " טהרנו" "purifies nous" par la pureté qui vient réparer la relation, c'est-à-dire la pureté de l'esprit, par exemple faire une action de manière désintéressée, sans intérêt pour soi-même. Si quelqu'un fait une Mitsva pour être protéger ou obtenir le monde futur, à savoir pour une raison, un intérêt. Tant que l'homme a un intérêt dans ses actions, il ne fait pas le service divin mais son propre service. La pureté c'est un acte sans un intérêt personnel.Donc pour gagner la mort, pour la surpasser, il faut passer par un acte de désengagement personnel, d'annulation de son intérêt qui s'appelle "pureté". Il n'y a plus de séparation entre la volonté et l'acte. La pensée personnelle affecte la relation. La relation pure n'est que lorsque n'existe que l'autre.